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Le déficit commercial français a encore battu un triste record vendredi 7 octobre. Les autorités douanières enregistrent une balance négative à 15,5 milliards d’euros au mois d’août 2022.

65,6 milliards d’euros d’importation en France contre « seulement » 50,1 milliards d’euros d’exportation. Le calcul est simple mais le résultat douloureux. Ce nouveau record d’août s’inscrit dans une année 2022 difficile pour la balance commerciale française. Au total, sur les huit premiers mois de l’année, les douaniers enregistrent 139 milliards d’euros de déficit. La tendance devrait se poursuivre en 2023 où nous entamerons une 19e année consécutive en négatif.

Mais alors pourquoi la France s’est-elle autant enlisée dans ce déficit commercial ? D’abord, ne négligeons pas la part de choix volontaire de ces résultats. La France s’est désindustrialisée à vitesse grand V ces dernières années. Beaucoup plus que ses voisins européens. Aujourd’hui, en France, la part de l’industrie dans le PIB représente 10 % quand le reste de l’Europe atteint en moyenne 16 %. Puis le climat économique et géopolitique n’a pas non plus aidé le milieu industriel. La crise des subprimes et l’épidémie de covid-19 ont impacté l’économie à grande échelle. Et dans ces pays « occidentalisés » ce sont d’abord les entreprises de production qui trinquent !

La flambée des prix de l’énergie, un énième facteur aggravant

La nouvelle difficulté à laquelle doivent faire face les industries françaises, c’est cette inflation incontrôlée des prix de l’énergie. Près de 9 milliards sur les 15,5 milliards de déficit sont liés à leur importation. La facture aura couté 800 millions d’euros supplémentaires aux entreprises en août par rapport à juillet. Un chiffre qui devrait continuer de gonfler au cours des prochains mois. Pétrole, gaz, électricité,… pratiquement l’intégralité de ces matières sont importées. Le contrôle des prix n’est donc pas assuré par l’État, qui se retrouve avec peu de marge de manœuvre pour protéger ses entreprises. Celles qui n’ont pas de solution alternative doivent en payer le prix fort, sans aucun pouvoir de négociation.

Comment réagir ?

Le gouvernement d’Emmanuel Macron a formulé certaines mesures en réponse à ces résultats commerciaux. Le Plan de relance 2030 prévoit 34 milliards d’euros de subventions pour les entreprises du deuxième secteur. En ligne de mire de cette reconquête industrielle une énergie plus verte mais surtout plus souveraine. Le chef d’État a également fait passer un projet de loi qui vise à supprimer les charges sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) d’ici à 2024. Toutes ces facilitations financières ont pour objectif de soutenir les industries françaises dans leurs transitions écologiques et de les aider à réaliser de meilleurs bénéfices. L’intérêt réside aussi dans l’attractivité du territoire. Aujourd’hui la France est repassée première en Europe et attire des entreprises du monde entier, notamment d’Allemagne. Un retournement de situation que l’on pensait jusqu’alors inespéré tant les résultats commerciaux de nos voisins germaniques nous surplombent (balance excédentaire de 178,4 milliards d’euros en 2021). Autre bonne nouvelle qui vient nuancer ces résultats « catastrophiques », la balance commerciale des services est, elle, excédentaire ! +34 milliards d’euros sur les 6 premiers mois de 2022. Le secteur tertiaire se porte bien – lequel nous permet de conserver la 6e place au classement des pays exportateurs.

Tous ces chiffres tendent vers un objectif : diminuer de 40 milliards le déficit commercial d’ici à 2030. Louable. Même si le ministre de l’Économie Bruno Le Maire, lui, ambitionnait en février une balance excédentaire « sous dix ans ».

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