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Les rapports et sonnettes d’alarme se multiplient, mais il semble qu’aujourd’hui, canicules, sécheresses et incendies soient malheureusement devenus une norme… en Europe aussi.
Copernicus est un programme de l’Union européenne qui collecte et restitue des données de qualité et actualisées de manière continue qui portent sur l’état de la Terre. Dans son dernier rapport sur le climat, publié jeudi 20 avril, le programme européen fait état d’une hausse alarmante des températures et une intensification des événements extrêmes en 2022.
« Le rapport met en évidence les changements alarmants de notre climat », insiste Carlo Buontempo, directeur du service Copernicus sur le changement climatique. « C’est comme quand on a une maladie. Si on ne traite pas la cause, les symptômes, un jour après l’autre, une année après l’autre, seront légèrement différents mais le problème ne va pas partir », complète Vincent-Henri Peuch, directeur du service Copernicus pour la surveillance de l’atmosphère.
De nombreux épisodes de sécheresse et de chaleur ont favorisé des incendies dévastateurs. Voilà le tableau de l’été 2022, en Europe. En termes de superficie brûlée, il s’agit de la deuxième année la plus destructrice jamais enregistrée. Ce phénomène a entraîné une hausse significative des émissions de carbone partout en Europe. Ces émissions totales estimées ont été les plus élevées depuis 2007. Aujourd’hui, on ne peut plus parler d’anomalies mais bien de tendance, tant que les émissions de gaz à effet de serre (GES) ne diminueront pas.
Une Europe souffrante
Fièvre, brûlures, assèchement des canaux, l’Europe a connu en 2022 son été le plus chaud jamais enregistré, avec 1,4 degré de plus qu’en moyenne. Pour la première fois de son histoire, il a fait plus de 40 degrés au Royaume-Uni l’été dernier. Au-delà, c’est l’année toute entière qui a connu des températures particulièrement chaudes, en Europe. En effet, il s’agit de la deuxième année la plus chaude jamais enregistrée pour le continent. À titre d’exemple, en mars 2022, les températures étaient 7 à 10 degrés au-dessus des normales. Cette situation s’est ensuite répétée de mai à août puis en octobre et décembre.
En mer également, le constat s’est fait sentir. En mai 2022, on a relevé des records de température en Mer Baltique, dans la Manche ou en Méditerranée. Cette vague de chaleur a également impacté 73 % des lacs.
La face « visible » de l’iceberg
Sans surprise, les fortes chaleurs ont de lourdes conséquences sur la fonte des glaces, ils fondent à vue d’œil… Ainsi, on relève une perte record de glace, au niveau des glaciers dans les Alpes. Cette perte équivaut à plus de 5 km3 de glace, précise le rapport.
L’Arctique en pâtit également, il a connu en 2022 sa sixième année la plus chaude jamais enregistrée. L’une des régions arctiques les plus touchées, le Svalbard, un archipel norvégien qui a battu son record de chaleur cet été, avec dans certaines zones, plus de 2,5 degrés de plus que la moyenne.
Enfin, le Groënland a enregistré en septembre une chaleur et des précipitations exceptionnelles, avec des températures jusqu’à 8 degrés de plus que la moyenne. La région a ainsi connu une fonte record, avec pas moins de 23 % de la calotte glaciaire touchée au plus fort de cette vague de chaleur.
Terre aride
L’année 2022 s’illustre également par un niveau faible de précipitations et des chutes de neige. Si l’on y ajoute les températures élevées, cela a entraîné une sécheresse généralisée et prolongée. Parmi les secteurs les plus touchés : l’agriculture, le transport fluvial et l’énergie.
Le débit des cours d’eau en Europe est inquiétant. Il s’agit du deuxième plus faible jamais enregistré, et marquant la sixième année consécutive avec des débits inférieurs à la moyenne. En termes de superficie touchée, 2022 a été l’année la plus sèche jamais enregistrée. 63 % des cours d’eau européens ont connu des débits inférieurs à la moyenne.