Le marché du travail, la nouvelle donne perturbe les joueurs

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On en a parlé en long, en large, en travers, elle nous a fait tourner la tête, la partie est terminée. La réforme des retraites est passée. Il faut dorénavant apprendre à jouer avec de nouvelles règles sur le marché du travail.

Après avoir reçu les syndicats la semaine dernière, la Première ministre a reçu lundi, à Matignon, les organisations patronales qui lui ont fait part des sujets sur lesquels ils sont disposés à négocier. Le patron du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, se dit « prêt à discuter de l’emploi des seniors » ou de la dégressivité des allocations-chômage.

Geoffroy Roux de Bézieux, qui s’apprête à passer la main à la tête du Medef, est venu avec une liste de sujets dont il souhaite discuter. Il a notamment évoqué « la retraite progressive ».

En effet, à peine plus d’une personne entre 55 et 64 ans sur deux disposent d’un travail. La retraite progressive permet ainsi de réduire son temps d’activité deux ans avant l’âge légal de départ à la retraite en se mettant à temps partiel. Le manque à gagner sur le salaire se voit alors entièrement comblé par une partie de la pension de retraite.

Durant cette période, à la différence du cumul emploi-retraite, le salarié continue à cotiser pour faire valoir ses droits au terme de la durée légale de cotisation. Et au moment de partir définitivement à la retraite, le montant de la pension ne peut pas être inférieur au montant qui servit de base au calcul de la fraction de retraite progressive.

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Sur les salaires, il s’est dit prêt à parler du problème de la faible progression des salaires nets entre un et deux Smic, alors que selon certaines études, « entre 60 % et 70 % des augmentations de salaire ne se retrouvent pas en net », en raison notamment de la disparition de la prime d’activité.

Il estime que les entreprises privées ont fait un geste. Le salaire moyen par tête a augmenté de 5,8 % sur les douze derniers mois, alors que l’inflation est à 5,9 %. « On a fait le job, on peut faire mieux. Mais on a fait le job maximum avec les marges qu’on avait », a-t-il estimé.

De son côté, Laurent Berger a déclaré vouloir conditionner les aides publiques aux entreprises à des « objectifs sociaux », comme la hausse des salaires. En outre, les syndicats pointent du doigt les entreprises qui reçoivent plus de « 200 milliards d’euros chaque année sans conditions sociales ni environnementales ». « Ce n’est pas possible que des entreprises bénéficient des aides et fassent démarrer les travailleurs au Smic et cela pendant dix ans », a-t-il déclaré sur RMC.

Un effort sur les salaires ?

Thibault Lanxade, chef d’entreprise et ancien vice-président du Medef estime que les responsabilités sont partagées concernant le marché du travail en France. « A la fois le travail rémunère mal en France, et à la fois on a le coût du travail le plus élevé en Europe. Un Smic, on ne vit pas bien avec, ça c’est clair. On aimerait beaucoup donner davantage ».

En revanche on a des taxes sur le travail, les contributions patronales et sociales, qui font qu’on a du mal à pouvoir augmenter les salaires. La contrepartie, c’est qu’on a l’assurance chômage la plus généreuse du monde, on a une protection globale qui fait qu’on est extrêmement bien couverts ».

Thibault Lanxade se dit par ailleurs favorable au changement des règles d’accès et d’indemnisation-chômage, dans la lignée du gouvernement. Il faudrait notamment « mieux indemniser mais sur une période plus courte » selon lui.

Continuer la partie, oui, mais à quelle table ?

C’est la plus grande incohérence de cette réforme. L’index senior manque pour l’heure à l’appel, car retoqué par le Conseil constitutionnel… Il faudra donc l’intégrer dans un autre texte. Le président du Medef s’est dit prêt à discuter avec les syndicats de la question de l’emploi des seniors.

« On est prêt à ouvrir une négociation avec les syndicats de salariés sur l’emploi des seniors, qui est un sujet multifactoriel sur lequel il faut discuter », a indiqué mardi 23 mai sur France Info Geoffroy Roux de Bézieux. « Il va falloir que les entreprises trouvent le moyen d’employer plus de seniors plus longtemps », a-t-il ajouté.

« Faisons-la maintenant […] mais pas sous la pression ». « Le dialogue social, ça prend du temps. On vient de signer un accord sur les accidents du travail, les maladies professionnelles : quatorze séances de négociation et on est arrivé à un accord. On ne peut pas nous mettre une espèce d’injonction, un oukase avec quelques semaines pour régler des problèmes compliqués ».

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