Medef présidence

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Qui deviendra le nouveau visage du Medef ? La course à la succession de Geoffroy Roux de Bézieux bat son plein.

Patrick Martin et Dominique Carlac’h sont les deux compétiteurs en lice. Ces deux profils espèrent parvenir à représenter le patronat dans sa diversité. Rendez-vous le 6 juillet pour les résultats.

Les Trois Mousquetaires sont en fait quatre. Et les trois candidats à la présidence du Medef ne sont que deux. En début de semaine dernière, Pierre Brajeux, le troisième homme, a décidé de rejoindre Dominique Carlarc’h, mieux placée. Le tout pour faire front commun contre le grand favori, Patrick Martin.

Patrick Martin, le favori capable de tenir tête aux syndicats

Cet homme de 63 ans, actuel vice-président de l’organisation, semble voguer vers la victoire. Numéro 2 du Medef, il lorgne désormais vers la première place. PDG du groupe industriel Martin Belaysoud, il incarne un visage somme toute assez classique de l’entreprise. Soutenu par la puissance UIMM (Union des industries et métiers de la métallurgie), son projet insiste naturellement sur la réindustrialisation du pays, dans la droite ligne de l’axe récemment fixé par Emmanuel Macron. Et sans oublier une forte composante environnementale, en soutien à la décarbonation des activités. La Fédération française du bâtiment (FFB) semble en adéquation avec son projet.

Aux Échos, l’homme d’expérience clame : « Le pays ne produit pas assez ». D’urgence, il rêve de tourner la page de la contestation de la réforme des retraites, qu’il juge néfaste pour nos entreprises et nos commerces. Une nouvelle donne ? En tous cas, le changement dans la continuité.

Plus surprenante est la candidature de Dominique Carlac’h. Visage assez bien connu, la porte-parole des Français est rodée à l’exercice médiatique, puisqu’il lui revient d’aller porter les propositions du Medef dans la France des studios. Cette ancienne athlète de haut-niveau est également un membre actif du Conseil économique social et environnemental (Cese).

Dominique Carlac’h veut créer la surprise

Cette dirigeante d’une entreprise de conseil en innovation veut faire entrer le Medef dans une nouvelle ère. Sa candidature, soutenue par les régions (les fameux territoires…) se veut décentralisée, ouverte et revendique une certaine modernité. Elle s’adresse aussi aux Échos et résume son triptyque gagnant : « le travail, la souveraineté de nos économies et la place des entreprises dans la société ».

Sa candidature, d’abord peu considérée, méprisée d’un revers de la main, suscite désormais l’attention. Dominique Carlac’h est devenue le visage d’un front : « Tout sauf Martin ». En effet, les petits du Medef, ce maillon de PME et d’entreprises locales, veulent imposer une autre grille de la lecture et éloigner un peu l’organisation des intérêts du seul CAC 40.

Un vœu pieux ? Dominique Carlac’h a d’autres ambitions dans son programme. D’abord, internationaliser l’organisation, la faire dialoguer davantage avec ses interlocuteurs européens comme la Confindustria italienne ou le BDI allemand. Ensuite, la Bretonne espère pouvoir constituer, sur le plan national, une « Interpatronale » pour peser face à l’intersyndicale.

Si Carlac’h venait à l’emporter contre toute attente ce 6 juillet, la France se réveillerait dans un paysage social jamais vu. La CGT (Sophie Binet), la CFDT (Marylise Léon), et le Medef (Dominique Carlac’h) seraient tous dirigés par des femmes ! Cette rupture permettra-t-elle d’avancer avec plus de pragmatisme ? Comme disait Margaret Thatcher : « En politique, si vous voulez des discours, demandez à un homme. Si vous voulez des actes, demandez à une femme ». Vu l’état de sclérose du dialogue social en France, cela se tente.

Objectif « La REF »

Patrick Martin et Dominique Carlac’h partent à présent pour deux mois de campagne, jusqu’au 6 juillet. Contrairement à ce qui a pu se produire par le passé, la campagne devrait se faire à fleurets mouchetés. Toutefois, espérons que Patrick Martin acceptera finalement l’offre de débat proposée par sa seule concurrente.

Sophie de Menthon, présidente du mouvement ETHIC et figure respectée du monde de l’entreprise, se dit prête à l’organiser. L’enjeu est de taille, car à peine élu, le nouveau président du Medef devra immédiatement s’atteler à la préparation de « La REF », l’événement économique de la rentrée française, organisé chaque fin août à l’hippodrome de Longchamp.

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