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Voici le S.O.S d’un président en détresse. Sans cap ni volonté, Emmanuel Macron semble parler une autre langue que celle des Français.

La présidence de la République sort affaiblie des « séquences » qui se succèdent. Un risque qui dépasse le seul capital politique d’Emmanuel Macron.

Il est trois heures du matin à l’Élysée. Le président, que l’on sait insomniaque, rejoint son bureau, vêtu du beau pyjama que lui a acheté son épouse pour son anniversaire. Il file faire un tour sur l’ordinateur, dans l’application ChatGPT. Et demande au logiciel comment sortir de la crise sociale qui couve… Toutes les idées sont bonnes à prendre ! L’intelligence artificielle lui pond en seulement une minute un plan en six parties. « 1. Promouvoir le dialogue social ». « 2. Améliorer l’accès à l’emploi ». « 3. Améliorer la protection sociale ». « 4. Favoriser la cohésion sociale ». Bigre ! Plus facile à dire qu’à faire. Voilà qui ne vaut pas mieux que les conseils de McKinsey…

Le président marchand de sable

Ce n’était qu’un rêve. Lundi soir dans le réel, Emmanuel Macron a tenté, une fois encore, de « renouer le dialogue ». 20 heures, c’était un peu tôt pour cette réplique élyséenne de l’émission Bonne nuit les petits… D’autant que le casting était réduit au minimum (syndical). Pas de journalistes pour jouer les Nicolas et Pimprenelle de l’info. Moins encore de « Nounours », même si on aurait assez bien vu Éric Dupond-Moretti dans le rôle – à condition qu’il se retienne de lancer des insultes ou faire des bras d’honneur. Non, c’était un seul en scène. Le président marchand de sable, en 13 minutes, a tenté de nous endormir. Mais le concert de casseroles a évité toute léthargie.

Après avoir constaté, tel le notaire, que la réforme des retraites n’était « pas acceptée » il a diagnostiqué une France « en colère ». Lapalissade ! Comme le dit drôlement le grand manitou de la Nupes, Jean-Luc Mélenchon, « les casseroles sonnent plus justes ». Marine Le Pen, désormais en tête des sondages, estime qu’Emmanuel Macron « est coincé dans un monde parallèle ».

C’est quand qu’on va où ?

Sur son élan, le président a comparé son second quinquennat à Notre-Dame qui brûle. Drôle de métaphore. Marin d’eau douce décidé à « fixer un cap », l’aspirant Macron s’est lancé à lui-même l’étrange défi des « cent jours », période d’intermittence censée le conduire jusqu’au 14 juillet. Attention à ne pas finir comme Napoléon, qui après sa fulgurante cavalcade, fut exilé à Sainte-Hélène… Et après le 14 juillet ? Comme dit Renaud : C’est quand qu’on va où ?

Santé, travail, immigration. Trois chantiers qu’Emmanuel Macron dit « vouloir ouvrir ou reprendre ». Pour faire quoi ? De son aveu même, il assume donc en sous-texte l’échec des six dernières années. Quant à la Première ministre, à peine mentionnée, elle semble en sursis. Seule mission pour la dame sans boussole : « Détailler la feuille de route. » L’été, traditionnel moment des remaniements, pourrait bien signer son départ en retraite anticipée. Gérald Darmanin doit rire sous cape…

Triste quinquennat des renoncements

 « Il faut être dur avec ceux qui veulent nous crever la paillasse ». Voilà ce qu’a déclaré le président lors d’une réunion avec les chapeaux à plumes de la macronie – rapportée par Le Parisien. Emmanuel Macron ne croit pas un instant à la possibilité d’une alliance ou d’un compromis. Ni LR ni la CFDT, souvent présentés comme des partenaires éventuels, ne recueillent ses faveurs. Le président n’a confiance qu’en lui-même, convaincu du jeu de dupes de ses opposants, qui lui planteront le couteau dans le dos à la première occasion. Gouverner seul. Cette méthode peut fonctionner lorsqu’on a une majorité absolue à l’Assemblée. Mais en la présente…

Résolu à ne pas composer, Emmanuel Macron se condamne du même coup à l’impuissance. Les quatre prochaines années s’annoncent longues et inutiles pour le pays. Et il y a cette colère, ce risque de l’éclat. Dans un drôle de medley, les biographes pourront un jour reprendre le répertoire d’ABBA pour illustrer la vie d’Emmanuel Macron. Après avoir chanté When I Kissed the Teacher dans sa prime jeunesse, il reprit Lay All Your Love On Me durant sa campagne de 2017. Au moment du « quoi qu’il en coûte », ce fut l’heure de Money, Money, Money. En 2022, pour sa réélection, il déclama Voulez-vous. Lundi soir à la télévision, ce fut plutôt SOS. En attendant Waterloo ?


Les Indiscrets d’ERB

Catherine Colonna : tout comprendre de sa grande tournée asiatique • Notre ministre des Affaires étrangères ne chôme pas. Toute la semaine en Asie, notre ancienne ambassadrice à Rome et à Londres s’échine à porter une voix française dans le concert mondial. D’abord en Corée du Sud, Catherine Colonna a inauguré la nouvelle ambassade de France à Séoul. Le tout avant de se rendre à la frontière entre les deux Corées. Elle a également livré un discours consacré à l’Indopacifique sur notre frégate Prairial, qui mouille dans les eaux d’Incheon. Ensuite, direction le Japon et Nagano, pour retrouver ses homologues du G7.

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