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L’inflation qui trottine ces derniers temps n’est pas pour autant derrière nous. Les institutions multiplient les études de conjoncture pour tenter de mieux comprendre le phénomène.
L’Insee a confirmé dans son dernier rapport que l’inflation a atteint 5,1 % au mois de mai. Un chiffre dû au ralentissement des prix de l’énergie. La BCE et la FED restent sur le qui-vive.
C’est officiel, la hausse des prix a bien ralenti en France au mois de mai, d’après les derniers chiffres de l’Insee. Le niveau de l’inflation a été évalué à 5,1 % sur un an. Quant à l’indice des prix à la consommation, il recule de 0,1 % par rapport au mois d’avril.
Ces chiffres s’expliquent en partie par une baisse des prix de l’énergie sur un mois (-3 %). La hausse des prix de l’alimentation ralentit sur un mois (+0,3 %) mais reste très élevée sur un an (14,3 %). Le prix des services est stable sur un mois (+0,3 %) et en légère hausse sur un an (+3 %).

L’inflation avait été de 5,9 % en avril et de plus de 6 % en début d’année. Pour le niveau de l’indice des prix à la consommation harmonisé selon les normes européennes : en hausse de 6 % sur un an en mai, et en recul de 0,1 % sur un mois !
Le café de la Bourse
Les marchés ont été, hier, très attentifs aux annonces de la patronne de la BCE, Christine Lagarde. En outre le Conseil des gouverneurs de l’institution basée à Francfort se réunissait pour déterminer la suite de sa politique monétaire. Depuis l’amorce de son cycle de relèvement de taux, en juillet dernier, la situation a commencé à évoluer.
La zone euro est récemment entrée en récession et l’inflation globale a baissé chaque mois depuis le dernier pic de 10,6 %, atteint en octobre dernier. Selon les estimations d’Eurostat, elle est tombée en mai à son plus faible niveau depuis février 2022. L’inflation sous-jacente, qui exclut les prix de l’énergie et de l’alimentation a, elle, aussi reculé de 5,8 % à 5,3 % en un mois.
Cela renforce le poids des arguments de certains membres de l’institution, partisans d’une politique plus accommodante afin de soutenir l’économie. Mercredi, c’est la Réserve fédérale américaine qui a décidé de maintenir ses taux inchangés en juin. Mais ces arguments se heurtent à une autre réalité. La hausse des prix demeure bien au-delà de la cible que s’est fixée la banque centrale.
Et demain ?
La Banque centrale européenne a annoncé hier un nouveau relèvement de ses taux d’intérêt d’un quart de point et a envoyé un signal fort aux marchés. Elle continuera le resserrement de politique monétaire face au niveau toujours élevé de l’inflation.
Le constat sur un an, la BCE a relevé ses taux de 400 points de base au total. Un rythme sans précédent pour l’institution, dont le taux de la facilité de dépôt atteint désormais 3,5 %. Il s’agit de son plus haut niveau depuis 22 ans.
« Les décisions futures du Conseil des gouverneurs garantiront que les taux d’intérêt directeurs de la BCE seront ramenés à des niveaux suffisamment restrictifs pour permettre un retour rapide de l’inflation à l’objectif de 2 % », a déclaré la BCE dans un communiqué.
Le Conseil des gouverneurs a également acté la fin au 1er juillet des réinvestissements au titre de l’Asset Purchase Programme. Lequel avoisine aujourd’hui les 3 200 milliards d’euros. Une décision qui ne prendra personne au dépourvu puisque annoncée précédemment. Pour rappel, ce programme a initialement pour but officiel de stimuler l’inflation afin qu’elle atteigne son objectif d’inflation de 2 %, en période de crise.