L’Île-de-France s’élance vers la reconquête industrielle

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Oui, produire en Île-de-France est possible ! La région s’engage pour la reconquête industrielle.

L’Île-de-France est souvent vue comme une région de créateurs et d’innovateurs. Moins comme une région productive. Et pourtant ! Forte de son potentiel stratégique, la région capitale s’élance vers l’industrie de demain.

Le monde économique ignore trop cette réalité. L’Île-de-France est la deuxième région industrielle de France, juste derrière l’Auvergne-Rhône-Alpes. Loin de l’image d’une région entièrement dédiée aux services, l’Île-de-France est productive par nature comme par projet. La part des emplois industriels y est fixée à 8 %. Pas mal, mais insuffisant pour satisfaire les ambitions de la présidente de région, Valérie Pécresse.

150 sites ont été identifiés

Voilà pourquoi cette passionnée de croissance vient de lancer deux fonds distincts : « Île-de-France Réindustrialisation » et « Île-de-France Décarbonation ». Au compteur, ils affichent 200 millions d’euros. De quoi voir les choses en grand. « Jeunes pousses industrielles » complète le dispositif via des appels à projets qui s’adressent à la génération montante. Au programme de cette bourse des ambitieux : 7,7 millions d’euros au total, pour des enveloppes qui s’échelonneront entre 380 000 euros et 1,2 million d’euros, cela pour financer la création de 273 emplois directs. La « Dame de Faire » explique sa vision : « L’idée est d’avoir 10 lauréats qui vont créer leur premier site de production en Île-de-France. C’est très axé sur la production renouvelable avec de l’impact ».

Premier défi pour développer l’industrie en IDF : le foncier. Pas simple de trouver de nouveaux terrains disponibles dans cette région très densément peuplée, surtout avec l’amas de normes contraignantes du type ZAN (zéro artificialisation nette). Valérie Pécresse fait fi des obstacles. Ses services ont œuvré : « Nous avons identifié 150 sites dont 80 sont disponibles tout de suite, pratiquement clé en main. On les a découvert dans toute la région. On va mettre cette carte en ligne pour tous les investisseurs qui veulent s’installer ici ». Décidément, l’Île-de-France porte bien son surnom de « région amie des entreprises ».

Abattre la pieuvre bureaucratique

Que les citoyens franciliens se rassurent : le risque lié à la pollution sera limité. Valérie Pécresse compte appuyer la décarbonation du secteur : « C’est très important aussi pour les habitants, car l’industrie sera plus propre avec moins de nuisance. C’est une industrie choisie et souhaitée qui crée beaucoup d’emploi, puisque toute usine crée trois emplois induits de service ».

Comme souvent, Valérie Pécresse a pourfendu les lourdeurs de la bureaucratie : « Obtenir une autorisation pour implanter une usine, c’est 17 mois en moyenne en France, contre 9 en Allemagne. 18 mois pour des projets en lien avec l’hydrogène aux États-Unis contre 5 ans en France ». Elle veut tout simplifier, parce que c’est la clef de la relance. Pour attirer les grands groupes, la France doit donc progresser en agilité et revoir sa politique normative.

Alexandra Dublanche pilote le programme

Alexandra Dublanche – crédits : Conseil Région IDF

Pour superviser l’ambitieux projet de reconquête industrielle, Valérie Pécresse accorde – une fois de plus – sa confiance à Alexandra Dublanche, vice-présidente de la région à l’Attractivité, au Développement économique et à l’Innovation. Cette élue de Sartrouville est diplômée de Harvard et s’est illustrée dans une première carrière dédiée aux cabinets de conseil (McKinsey, à Berlin) et aux start-up… Federavox, ce petit logiciel qui cible les électeurs pour le compte de partis, est vite repéré par Valérie Pécresse, qui l’adopte pour les régionales de 2015. François Fillon fera de même aux primaires de 2017… Entre temps, Alexandra Dublanche est devenue élue au Conseil régional. Figure de l’entreprise innovante en politique.

Valérie Pécresse sait qu’elle peut compter sur cette élue combattive et passionnée, qui dirigea sa cellule riposte lors de la campagne présidentielle : « Alexandra, c’est ma petite sœur, c’est mon couteau suisse, c’est mon bras droit », déclarait alors celle qu’on surnomme en privé « la tigresse ». Une déclaration qui rappelle le « c’est le meilleur d’entre nous » prononcé par Jacques Chirac en destination d’Alain Juppé. Alexandra Dublanche, porte-flingue de la maison Pécresse, fait déjà figure de favorite pour succéder un jour à son aînée à la tête de la première région d’Europe…

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