Les cadres seniors au chômage font tout pour retrouver un emploi !

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112 000 cadres de plus de 55 ans sont inscrit·es à Pôle emploi.

Selon l’Insee, le taux de chômage s’établit à 8,1% au troisième trimestre 2021 en France. Environ 2,4 millions de personnes au chômage au sens du Bureau international du travail (BIT). Parmi ces actif·ves – car oui les chômeur·ses s’inscrivent dans la catégorie des actif·ves – des cadres seniors. Sur les 700 000 personnes inscrites à Pôle emploi fin janvier et qui déclarent rechercher un poste de cadre, 16 %, soit 112 000, entrent dans la catégorie dite « senior ».

Voilà plusieurs années que les cadres connaissent le plein emploi, ou presque. Le taux de chômage des cadres atteint 3,7 %, bien mieux que la réalité à laquelle se confronte l’ensemble de la population active. Mais à l’intérieur même de cette catégorie, on relève des situations très hétérogènes, notamment pour nos aîné·es. Étonnant puisque les cadres seniors sont prêt·es à beaucoup de concessions pour retrouver le chemin de l’emploi… le problème viendrait-il alors des entreprises ?

Une recherche active

Parmi les cadres seniors au chômage, 6 sur 10 affichent plus d’un an de chômage, dont un tiers plus du double. Des chiffres d’autant plus inquiétants que l’année 2022 constituerait une « année record » en termes d’embauches des cadres. Un sentiment de deux salles, deux ambiances.

Et ce n’est pas faute de bonne volonté. D’après l’étude de Pôle emploi menée pour l’Apec, les deux tiers des cadres seniors recherchent un travail de manière active. Dans le détail, 26 % se disent prêt·es à de nombreuses concessions parce qu’ils·elles se trouvent en urgence financière. Pour 23 % d’entre eux·elles, des compromis sont possibles – mais pas sur leur statut de cadre. A contrario, seul·es 17 % des cadres seniors effectuent des recherches très exigeantes dans leurs critères.

Pourquoi une telle réticence de la part des employeurs ?

Les cadres seniors veulent s’en sortir et retrouver un emploi. C’est vraiment ce qu’il ressort de l’étude de Pôle emploi. Toujours à titre d’illustration : « Un sur quatre se montre prêt à revoir son salaire dès le début de sa recherche d’emploi, et presque autant plus tard. Même souplesse pour le type de contrat (42 % et 30 %) ou encore le secteur et le métier », relate nos confrères du journal Les Échos, le 25 janvier.

D’après l’Apec, les entreprises ont en tête le faible nombre d’années entre le moment où un·e cadre senior est embauché·e et l’approche de la retraite. L’investissement en vaut-il la peine ? voilà la question qui se pose pour les employeurs. Même si en réalité, le recrutement d’un profil junior n’assure en aucun cas une collaboration de long terme tant les aspirations des jeunes pour une reconversion et plus d’autonomie ont été dopées par la pandémie. De plus, les cadres seniors seraient moins aptes à utiliser les nouvelles technologies dans le cadre de leurs responsabilités. Une idée reçue pour le directeur de l’Apec, Gilles Gateau : « Les managers des cadres seniors en poste le réfutent. » Bref, nos cadres seniors au chômage n’attendent pas patiemment la retraite, ils·elles enchaînent les démarches pour se réinsérer… mais peuvent se confronter à une discrimination – liée à l’âge – de la part des entreprises.

Journaliste-Chef de service rédactionnel. Formé en Sorbonne – soit la preuve vivante qu'il ne faut pas « nécessairement » passer par une école de journalisme pour exercer le métier ! Journaliste économique (entreprises, macroéconomie, management, franchise, etc.). Friand de football et politiquement égaré.

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