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48 % des cadres se disent prêts à manifester contre la réforme des retraites

Temps de travail, départ à la retraite, pouvoir d’achat… Les cadres apparaissent épuisés dans la dernière enquête réalisée par Viavoice pour l’Ugict-CGT et Secafi. Ils envisageraient même de battre le pavé…

L’encadrement français grogne. C’est ce que révèle le dernier baromètre Opinions et attentes des cadres au travail réalisé par l’institut Viavoice pour l’Ugict-CGT et Secafi publié lundi 26 septembre 2022. Près de la moitié des cadres interrogés (48 %) se dit prête à manifester contre la prochaine réforme des retraites, 42 % d’entre eux pourraient même sortir le piquet de grève ! Ils sont un peu moins nombreux (37 %) à penser se mobiliser pour revaloriser leurs salaires et 35 % à faire grève pour ce même motif.

Principal enseignement de cette enquête, une majorité de cadres (56 %) souhaite que l’âge légal de départ à la retraite s’établisse à 60 ans, contre l’avis du gouvernement qui envisage de le pousser à 65 ans. Ils sont plus nombreux que lors de la précédente enquête (50 %). Autre augmentation, 82 % des cadres espèrent une pension de retraite au moins égale à 75 % du salaire en fin de carrière contre 79 % en 2021. « Un net progrès par rapport à la situation actuelle dans laquelle la pension des cadres du privé représente 67 % du salaire en fin de carrière », précise l’Ugict-CGT.

L’équilibre vie privée et vie pro en danger

Outre la réforme à venir, les cadres s’inquiètent pour leur pouvoir d’achat. Les prix continuent d’augmenter et la situation pourrait durer selon les prévisions économiques. Pour rappel, au mois d’août, l’inflation a atteint 5,9 % sur un an. Les salaires, eux, paraissent stagner. Selon le baromètre, 73 % des cadres estiment que leur pouvoir d’achat a baissé cette année. Un chiffre appuyé par la Dares, citée par le syndicat, qui estime cette baisse à 3,7 % pour les cadres et 3,6 % pour les professions intermédiaires. Pour la majorité des interrogés, les salaires perçus ne correspondent pas à la réalité de leur travail. 53 % estiment qu’il n’est pas en adéquation avec leur charge de travail et 56 % qu’il ne correspond pas à leur « implication » dans l’entreprise. Enfin, ils sont 52 % à affirmer que leurs revenus ne sont pas suffisants par rapport à leur temps de travail.

Ce même temps de travail qui paraît augmenter au fil des années. En 2021, ils étaient 37 % à travailler plus de 45 heures par semaine. Ce taux s’établit désormais à 42 %. Et le boulot s’invite durant les week-ends et autres jours de repos pour une majorité d’entre-eux (54 %). Écrasés par une charge de travail en augmentation depuis un an, les cadres s’épuisent. Peu confiants dans le futur, « seuls 36 % des cadres pensent connaître une évolution professionnelle positive dans les années à venir », ils pourraient bel et bien étoffer les rangs des manifestants traditionnels.

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