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Une augmentation de 10 points du taux d’emploi des séniors permettrait « d’équilibrer les comptes » du système de retraite d’ici à 2032.
65 ans pour Emmanuel Macron, 60 ans pour Jean-Luc Mélenchon. Le système des retraites, même après la récente élection présidentielle, n’a pas fini de diviser. Le vieillissement démographique – qui rime avec de moins en moins d’actifs pour financer les pensions d’un nombre toujours plus élevé de retraités – pousse le gouvernement en place à défendre une hausse de l’âge légal de départ à la retraite. Pour d’autres, notamment à gauche, à quoi bon passer le gain en espérance de vie à travailler ? Le débat pourrait même ne pas avoir lieu, selon une étude d’économistes.
La réforme des retraites entrera « en vigueur dès l’été 2023 […] indispensable au financement de nos transformations », a rappelé début juin le Président de la République Emmanuel Macron. Et si cette réforme pouvait ne jamais voir le jour ? Tout dépend de l’emploi des séniors – comprenez les 55-64 ans. Selon une étude d’économistes menée par Jean-Hervé Lorenzi, une augmentation de 10 points du taux d’emploi des séniors permettrait « d’équilibrer les comptes » du système de retraite d’ici à 2032.
Doubler les dépenses de formation professionnelle
Un débat qui n’a pas « lieu d’être », tranche l’économiste Jean-Hervé Lorenzi et sa chaire intitulée « Transition démographique, transition économique », laquelle est rattachée à Sciences Po. À en croire les calculs et les chiffres analysés par les experts, l’on pourrait atteindre l’équilibre du système français des retraites en gardant un âge de départ à 62 ans et une durée de cotisation portée à 43 ans d’ici à 2035. Pour ce faire, la France doit s’atteler à réduire le taux de chômage des séniors : de moitié pour atteindre 325 000 emplois supplémentaires !
Comment y parvenir ? Jean-Hervé Lorenzi et sa bande prônent le doublement des « dépenses de formation professionnelle » sur cette tranche d’âge 55-64 ans. D’autre part, essentiel d’inciter 500 000 personnes concernées à repousser leur départ à la retraite en jouant sur la surcote – la doubler, pour passer de 1,25 % à 2,5 % par trimestre au-delà d’une carrière complète. Bref, mieux récompenser celles et ceux qui continuent à travailler, même après validation de leur nombre de trimestres. Le taux d’emploi des séniors, la solution à l’équation des retraites ? Au gouvernement, on fait la sourde oreille. En témoigne la Première ministre Elisabeth Borne, qui espère toujours la réforme, sans que celle-ci ne tourne « au bras de fer ».