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Après dix ans au pouvoir, Xi Jinping compte sur sa réélection pour faire de la Chine la première puissance mondiale. Une voie immuablement tracée aux lourdes conséquences…
Le vingtième congrès du Parti communiste chinois s’est ouvert dimanche 16 octobre. Quelque 2 300 délégués sont réunis à Pékin pour parler des questions sécuritaires du pays. Si l’avenir de la Chine est en jeu, le sujet de l’économie ne devrait pas être évoqué. Le comble pour un pays au cœur de la mondialisation.
Fragilisée par les restrictions anti-covid et la crise de l’immobilier, la Chine devrait annoncer prochainement l’une de ses croissances trimestrielles les plus faibles depuis 2020. Selon le Fonds monétaire international (FMI), la croissance chinoise sera de 3,2 % cette année et rebondira à 4,4 % en 2023. Bref, oubliez la croissance à deux chiffres !
Un modèle en crise
Durant de nombreuses années la croissance chinoise s’est fondée sur les exportations du pays. Connue comme l’usine du monde, la Chine a fait de son développement économique une priorité. Mais avec le vieillissement démographique, Pékin change d’objectif. Et se tourne vers une économie mature basée sur la consommation intérieure, les exportations qui représentaient 65 % du PIB en 2005 sont tombées à 35 % en 2019. La production en masse de produits à faible coût n’est donc plus pertinente. La Chine souhaite s’affirmer en tant que leader des industries du futur tout en rendant le pays autonome en termes d’approvisionnements stratégiques. C’est dans ce contexte que s’inscrit la tension avec Taïwan, principal producteur de microprocesseurs.
Des choix politiques qui ont servi le pouvoir de Xi Jinping mais qui limitent désormais l’espoir de relance économique. Le boulet de la Chine ? sa dette… Selon la banque Natixis, la dette chinoise représente 275 % du PIB. De quoi alimenter les inquiétudes de l’Empire du Milieu.
Une Europe dépendante
En parallèle, la Chine met au point une diplomatie économique coercitive dans le but de dominer le continent asiatique. Elle pénalise les pays qui lui sont hostiles, et crée des alliances avec ceux qu’elle peut rendre dépendants via l’endettement qu’ils contractent auprès d’elle. Ainsi, début octobre, 19 pays – dont 8 états africains – ont soutenu Pékin lors du vote contre l’organisation d’un débat sur la situation des droits humains ouïghours.
Afin d’asseoir son hégémonie, la Chine défie constamment le multilatéralisme. Les Chinois cherchent à construire des institutions internationales alternatives à l’ONU. Comme l’Organisation de coopération de Shanghai ou encore la Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures. Des conditions qui pressent l’Europe à intervenir. Les ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne se sont réunis lundi 17 octobre au sujet de la nouvelle stratégie concernant la Chine. Comment réduire le risque géopolitique qui pèse sur Taïwan ? Quelles alternatives proposer à des pays comme le Vietnam, lequel n’entend pas dépendre uniquement de son grand voisin ? Les défis, face à ce nouvel impérialisme, ne manquent pas…
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