Le président aux Pays-bas.

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En Chine la semaine dernière, le président avait déjà fait polémique, appelant notamment l’Union européenne à ne pas être « suiviste » des États-Unis au sujet de Taïwan. Cela a suscité de vives critiques outre-Atlantique.

Après avoir renforcé les liens avec d’autres capitales, notamment Rome et Madrid, au-delà de l’axe Paris-Berlin, le chef de l’État entretient également de bonnes relations personnelles avec le Premier ministre néerlandais Mark Rutte, issu comme lui du monde des affaires.

Une visite agitée pour le chef de l’État. Emmanuel Macron s’est rendu cette semaine aux Pays-Bas pour une visite de deux jours, la première d’un président français dans ce pays depuis 23 ans. Sur le plan national, le président s’est fait relativement discret sur le terrain ces dernières semaines.

À la suite de sa visite mardi à La Haye, où Emmanuel Macron a tenu un discours sur la souveraineté européenne, le président a participé, mercredi 12 avril à Amsterdam, à une conférence de presse commune avec le Premier ministre néerlandais, Mark Rutte. Il a ainsi souligné sa volonté de coopérer avec les Pays-Bas, afin de renforcer l’autonomie stratégique de l’Europe. Il a également défendu sa position sur Taïwan, et a affirmé que la France, comme l’Europe, soutient le statu quo.

Le président continue d’endosser « l’impopularité »

Si l’actuel locataire de l’Élysée a été salué par des acclamations du public à son arrivée au palais royal d’Amsterdam, la suite de sa visite a été beaucoup plus « musclée », sur un fond de protestation contre la réforme des retraites. En effet, lors de sa conférence à La Haye, au sein de l’amphithéâtre, Emmanuel Macron a été interrompu. Alors qu’il entamait son discours devant des étudiants, un militant l’a interpellé depuis les gradins. « Désolé de vous interrompre… Mais où est la démocratie française ? », a-t-il scandé en anglais. Une autre personne a ensuite renchéri « personne n’écoute… Vous avez des millions de personnes dans la rue ». Au même moment, des manifestants ont tenté d’accrocher une banderole où on pouvait lire « président de la violence et de l’hypocrisie ».

Le lendemain, les déboires ont continué lors de sa visite à l’université d’Amsterdam. À son arrivée, deux manifestants ont été interpellés et arrêtés pour « trouble à l’ordre public et menace » parce qu’ils « couraient vers le président », a déclaré le porte-parole de la police de la ville. Les images font état d’un homme stoppé dans sa course et brutalement plaqué au sol à proximité du chef de l’État français. « Pour l’honneur des travailleurs, même si Macron ne veut pas, nous, on est là », a-t-il hurlé, avant son arrestation par les forces de l’ordre.

La stratégie du chef de l’État

Une fois les militants exfiltrés, mardi dernier, le président a continué son discours et a défendu sa nouvelle doctrine. Une souveraineté économique de l’Union européenne face à la Chine et aux États-Unis, ainsi que cinq piliers pour une meilleure compétitivité :

  • L’intégration européenne qui doit approfondir et « favoriser l’émergence d’acteurs économiques européens plus forts. La force de l’Europe est son marché unique »,
  • La mise en place d’une politique industrielle européenne (Net Zero Industry Act),
  • La protection des intérêts stratégiques de l’Europe,
  • L’intégration dans chaque négociation commerciale des critères de durabilité, d’équité et des critères clairs de compatibilité avec les intérêts stratégiques de l’UE,
  • La coopération internationale.

Mercredi 12 avril, Paris et La Haye ont signé un « pacte pour l’innovation », avec à la clé, des coopérations dans les semi-conducteurs, la physique quantique et l’énergie. Piano-piano, Emmanuel Macron avance ses pions sur l’échiquier mondial. Dans l’intérêt de l’Europe avant tout. Dans l’intérêt de la France ? sans doute. En attendant, le pays reste à crans et pas sûr que les multiples déplacements d’« EM » à l’étranger n’apaisent les tensions.

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