Le miracle allemand : c’est bel et bien fini

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Face à une crise énergétique qui paralyse son économie, l’Allemagne se retrouve engluée dans les pires difficultés. Une belle carte à jouer pour la France ?

« Alors qu’hier encore l’Allemagne faisait figure de locomotive économique, elle est aujourd’hui la lanterne rouge des pays industrialisés », s’inquiète Der Spiegel.

« Homme malade de l’Europe ». L’expression suffit à donner des sueurs froides aux Allemands. Après la Réunification, jusqu’aux années Merkel, on qualifia souvent le pays de ce sobriquet peu flatteur, en raison d’une économie qui tournait alors au ralenti, moins bien que celle de la France… La prospérité économique des années 2005/2020 effaça cette période difficile, au profit d’une claire domination financière de Berlin, voire d’une surpuissance sur le plan européen.

Seulement voilà : les ennuis reviennent. Fin août, le célèbre quotidien économique britannique The Economist se fendait – comme à son habitude – d’un gros titre assez piquant. « Is Germany once again the sick man of Europe ? ». Pour illustrer sa Une, l’hebdomadaire des affaires se servait de l’Ampelmann, célèbre bonhomme à chapeau qui orne les feux de circulation berlinois, affublé d’une machine à perfusion…

Malade, l’Allemagne ? Assurément. Elle devrait être la seule grande économie de la zone euro à entrer en récession cette année. Pire, selon le FMI, sa croissance sera plus faible que celles des États-Unis, du Royaume-Uni, de la France et de l’Espagne pour les cinq ans qui viennent. Depuis le déclenchement des hostilités en Ukraine, l’Allemagne doit réinventer son logiciel politico-économique ; jusqu’ici basé sur une « mondialisation heureuse » dont on voit désormais venir la fin, notamment avec la montée en puissance des Brics et des Brics +.

Et si la France en profitait pour damer le pion à son arrogant voisin ?

Démographie au point mort, investissements qui tournent au ralenti, prix de l’énergie qui flambent en raison de la dépendance du pays aux hydrocarbures russes… La spirale négative est à l’œuvre. Le renoncement au nucléaire, récemment qualifié de « cheval mort » par le chancelier Olaf Scholz, n’aide pas le pays à sortir de la sinistrose. Face à des prix de l’énergie désormais bien supérieurs à la moyenne européenne, nombre de groupes industriels choisissent désormais d’investir à l’Étranger ; en France notamment. Der Spiegel, l’hebdomadaire social-démocrate de Hambourg, publie cette semaine un article au titre surprenant : « La France, une meilleure Allemagne ». On peut y lire la phrase suivante : « Le président Macron est impopulaire, mais il a réussi. Ses réformes ont apporté l’essor qui fait cruellement défaut dans notre pays ». Qui l’eût cru !

Destatis (l’Insee allemand) vient d’apporter une énième mauvaise nouvelle. Les commandes dans l’industrie plongent : -11,7 % au mois de juillet, par rapport au mois de juin ! Le pilier de l’économie allemande se retrouve directement menacé. Dans le même temps, la Cour des Comptes allemande vient d’accuser le gouvernement de jouer avec les chiffres de la dette. L’Allemagne serait en effet plus endettée qu’il n’y paraît… Par un tour de magie budgétaire, le ministre des Finances, Christian Lindner, fait passer certaines dépenses dans des « fonds spéciaux » qui sont habilement qualifiés de « dépenses hors-budget » ! Pratique pour dépenser sans que cela ne soit trop visible et ainsi passer outre le « frein à la dette » qui régit normalement les pratiques…

« Pour moi, l’Allemagne est en chute libre, un pays en déclin »

De surcroît, les difficultés de recrutement sont considérables dans ce pays à la population vieillissante. Face au mal qui ronge, l’administration est prête à ouvrir grand les portes à l’immigration, pourvoyeuse de travailleurs bon marché… RFI nous apprend que « le gouvernement va désormais jusqu’au Brésil pour recruter dans le secteur de santé ». Et comme l’indique notre radio publique dédiée à l’international, même dans le football, la Mannschaft hier indétrônable ne fait plus rêver ; errant désormais de défaite en défaite. De quoi apporter de l’eau au moulin de Günther Oettinger, un ancien commissaire européen allemand. Lors d’une conférence de presse en juin dernier, le chrétien-démocrate a surpris : « Pour moi, l’Allemagne est en chute libre, un pays en déclin ».

Nouveau malheur, l’état de santé du chancelier Olaf Scholz s’est à son tour dégradé. Victime, dimanche 3 septembre, d’une violente chute lors de son jogging, le chef du gouvernement est désormais contraint de porter un bandeau noir qui lui recouvre l’œil. Funeste signe du destin…

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