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Repoussée plusieurs fois à cause de la pandémie covid-19, c’est finalement dans un contexte alarmant que débute la conférence des Nations unies sur la biodiversité…
Après avoir débattu des enjeux liés au réchauffement climatique à Charm-El-Cheikh en novembre, les représentants du monde entier se sont retrouvés à Montréal mercredi 7 décembre pour l’ouverture de la COP15. Ils disposent désormais de deux semaines pour établir un cadre mondial post-2020 pour protéger la biodiversité. Ce cadre succède aux objectifs d’Aichi adoptés en 2010 au Japon.
Lors de la COP10 à Nagoya, les chefs d’États s’étaient engagés à atteindre les vingt objectifs d’Aichi d’ici à 2020. Parmi eux : réduire de moitié le taux de perte d’habitats naturels, intégrer les valeurs de la diversité biologique dans les stratégies et processus de planification nationaux. Ou encore éviter les extinctions des espèces dites menacées. Bref, l’enjeu était alors de prendre conscience de la valeur de la diversité biologique pour la conserver et l’utiliser de manière durable.
Or, aucun des vingt objectifs fixés dans ce texte n’a été atteint. Rare ont été les États qui ont mis en place des politiques publiques qui permettent de préserver la nature. De ce fait, d’après le dernier rapport de l’Union internationale pour la conservation de la nature, pas moins de 500 espèces se sont éteintes depuis 2010. Plus globalement, 41 459 espèces sont classées menacées à l’échelle mondiale. « En Europe, une part importante des 400 milliards d’euros de la politique agricole commune soutient encore des activités destructrices pour la biodiversité », dénonce Paul Leadley, professeur d’écologie.
Un cap commun
Comme le dit Véronique Andrieux, directrice générale du WWF France : « Ce sont les conditions de la vie humaine qui sont en jeu dans cette COP. » Pour cette quinzième édition, plus de vingt objectifs seront négociés. Qui vont de la réduction de l’usage des pesticides à la protection de la nature par des sources publiques et privées. Et si les mesures se veulent ambitieuses, les parties espèrent définir un cap commun pour qu’un réel progrès soit accompli. Pour y parvenir, tous devront s’accorder sur quatre objectifs. Sylvie Lemmet, ambassadrice pour la France, résume :
- Réduire les menaces sur la biodiversité. Avec comme objectif clé, réussir à protéger 30 % des terres et océans,
- Conserver et utiliser durablement les ressources naturelles. Notamment grâce à l’agroécologie et à une pêche durable,
- Partager les avantages issus des ressources génétiques,
- Mettre en œuvre des moyens financiers nécessaires. Compris entre 700 milliards et 900 milliards de dollars par an selon le WWF.
Conscientes de ce qui se joue, les entreprises ont massivement répondu présent à la COP15. Mais alors que les citoyens modifient peu à peu leur relation à la nature, et que les changements transformateurs impliquent une forte volonté politique, aucune invitation n’a été adressée à l’intention des dirigeants du monde entier…