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La Société Générale cède la totalité de sa participation dans Rosbank, poids lourd du secteur bancaire russe. L’entreprise tricolore poursuivait ses activités en Russie depuis le début du conflit en Ukraine, le 24 février.
Après BNP Paribas et le Crédit Agricole, c’est au tour de la Société Générale d’interrompre ses activités en Russie. La banque française a annoncé lundi 11 avril, dans un communiqué, céder la totalité de sa participation dans Rosbank, ainsi que ses filiales d’assurance à Interros Capital, le précédent actionnaire. L’action du groupe a bondi de près de 5 % en Bourse depuis l’annonce.
Une transaction qui reste soumise à « l’approbation par les autorités compétentes en matière de droit à la concurrence. Sa finalisation devrait avoir lieu « dans les prochaines semaines », indique le communiqué. Ce départ s’annonce relativement coûteux… Il devrait conduire à un impact négatif de 3,1 milliards d’euros, soit « la dépréciation de la valeur nette comptable des activités cédées (environ 2 milliards d’euros) et un élément exceptionnel non-cash sans impact sur le ratio de capital du groupe (environ 1,1 milliard d’euros), correspondant à la reprise normative en compte de charge de la réserve de conversion ». La banque française pesait 18,6 milliards d’euros dans le pays, dont 15,4 milliards comptabilisés dans sa filiale Rosbank. En 2021, les activités de Rosbank ont représenté 2,8 % de son produit net bancaire total et 2,7 % du résultat net. La Société Générale, basée à Moscou, enregistre sur son site près de 5 millions de clients particuliers. 78 000 client·es dans les TPE/PME et 9 000 client·es des grandes entreprises. Le groupe emploie aujourd’hui 12 000 salarié·es en Russie via sa filiale.
Un retrait qui s’effectue avec prudence
« Avec cet accord, conclu au terme de plusieurs semaines de travail intensif, le groupe se retirerait de manière effective et ordonnée de Russie en assurant une continuité pour ses collaborateurs et ses clients », a déclaré Société Générale, qui indique avoir signé « un accord en vue de céder la totalité de sa participation ».
Dans les premiers échanges à la Bourse de Paris, le titre avait bondi de plus de 7 %, avant de réduire ses gains. Le 11 avril, en début de matinée, il a grimpé de 4,37 % à 22,81 euros. Alors en tête de l’indice CAC 40, il a entraîné d’autres banques, notamment BNP Paribas (+ 0,99 % à 48,29 euros).
La Société Générale était actionnaire majoritaire en Russie, le retrait de la banque tricolore du pays risque d’aboutir à des coûts importants. Néanmoins, sa situation financière reste solide avec 5,6 milliards d’euros enregistrés en 2021. Un record !