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Avec la guerre, un climat d’incertitude
La guerre entre l’Ukraine et la Russie semble n’épargner aucun domaine de l’économie française. Conséquence inattendue, le recrutement des cadres pourrait se trouver impacté par le contexte géopolitique de l’Europe. Pas de quoi s’alarmer toutefois selon les prévisions de l’Association pour l’emploi des cadres.
« 2021 fut l’année du rebond pour l’emploi cadre, avec une forte dynamique dans beaucoup de secteurs, fonctions et territoires, même si des disparités nuancent ce bilan. Alors que l’année 2022 semblait prendre le même chemin, les impacts de la guerre en Ukraine viennent infléchir légèrement nos prévisions de recrutements de cadres », a déclaré Gilles Gateau, directeur général de l’Apec, dans un communiqué de presse. Pas de quoi s’inquiéter toutefois, puisque les entreprises sondées envisagent « des embauches à un niveau très élevé », selon ses mots.
[#EtudeApec prévisions recrutements cadres 2022]#Thread l’@Apecfr publie ses prévisions #recrutement des #cadres : une dynamique qui reste forte en 2022 et qui marque le pas. ⤵ pic.twitter.com/Lbie3mhP1q
— Apec.fr (@Apecfr) April 27, 2022
L’enquête annuelle de l’Apec, publiée mercredi 27 avril, se veut rassurante. Au premier trimestre de 2022, 13 % des entreprises ont recruté « au moins un cadre ». Un chiffre qui présente trois points de plus que le trimestre précédent. Mais avec la guerre entre l’Ukraine et la Russie, un « climat d’incertitude s’installe » et pèse « sur la confiance des entreprises » dans l’évolution de leur activité. L’indicateur en question passe de 78 % en décembre 2021 à 72 % en mars 2022 toutes entreprises confondues. Les entreprises industrielles se montrent plus pessimistes et perdent douze points… seulement 67 % d’entre elles s’estiment confiantes dans l’avenir.
Les cadres inquiété·es par le contexte géopolitique
De fait, les intentions de recrutement de cadres s’en trouvent légèrement affectées. En décembre 2021, 67 % des grandes entreprises affichaient leur intention de recruter. Au mois de mars 2022, l’indicateur chute de 9 points et s’établit à 58 %. Cette tendance est moins forte chez les PME (-3 points). Quant aux TPE, 7 % d’entre elles envisageaient de recruter en décembre, elles sont 9 % au mois de mars.
La guerre en Ukraine grève sérieusement le moral des cadres qui s’inquiètent à 89 % pour leur pouvoir d’achat. Mais aussi, pour la situation économique de leur entreprise (49 %). Cette part est d’autant plus importante dans le secteur de l’industrie (60 %), de la construction (69 %) et du commerce (60 %). Au mois d’avril, plus de la moitié des interrogé·es s’inquiètent de pouvoir retrouver un emploi. Enfin, 47 % d’entre eux·elles estiment que la guerre pourrait avoir un impact sur leurs projets professionnels.
#EtudeApec Après le rebond de l'#emploi #cadre en 2021, nos prévisions de recrutements #cadres de 2022 sont encore plus favorables, malgré une légère inflexion liée au contexte géopolitique. https://t.co/eIePycSeFH pic.twitter.com/5qSrCgPzJr
— Gilles Gateau ⚡ (@GillesGateau) April 27, 2022
L’économie française et européenne, déjà impactée par les années covid, continue de souffrir cette année en raison du conflit. Le prix des matières premières et de l’énergie ne cessent d’augmenter et selon la Banque mondiale, les prix des « produits de base » pourraient rester élevés jusqu’en 2024. Une situation qui pourrait bien impacter tous les secteurs de l’économie et mettre entre parenthèse les recrutements. Mais que les cadres se rassurent – au moins pour un temps – selon les prévisions de l’Apec, 282 000 cadres en CDI ou CDD d’au moins d’un an devraient trouver un nouveau travail. Soit, une augmentation de 5 % par rapport à l’année 2021.