Quel avenir pour les vieux PEL ?

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Trop rémunérés, les plans épargne logement (PEL) sont dans le viseur de la Cour des Comptes. Ils pourraient être clôturés, moyennant une indemnité.

Quid de nos vieux PEL ? Leur avenir ne semble pas promis à de hautes destinées. Tant ils donnent des frissons à la Cour des Comptes, laquelle les estime trop coûteux pour l’État et les banques. L’institution réclame donc une réduction de leur rémunération. Et pour cause, ces plans épargne logement représentent un pécule non négligeable pour celles et ceux qui y ont souscrit avant 2011. Quelques chiffres.

Le PEL avantageux ? Pas vraiment… actuellement le plan épargne logement affiche un taux relativement faible, à 1 % depuis 2016. En parallèle, le Livret A ne rapporte pas moins du double (2 %) pendant que le livret d’épargne populaire (LEP) affiche un taux de rendement à 4,6 %. Alors, quel est le problème ? La Cour des Comptes n’a pas le plan épargne logement dans son viseur mais certains PEL, les plus anciens. Car les plus rémunérateurs.

Un coût pour les banques… et l’État !

« Ces anciens PEL ne sont plus aujourd’hui en ligne avec le marché et constituent un coût important pour le financement de l’économie », assure la Fédération bancaire française (FBF) auprès de l’AFP. Les banques le savent, les vieux PEL leur coûtent de l’argent. Beaucoup d’argent. Et pour preuve : « avant 2015, l’argent placé sur un PEL rapportait plus de 2%. Son rendement était même monté à 3,27 % entre 2000 et 2003 et dépassait les 4 % avant 1994 », rapporte nos confrères du Figaro. Car pour rappel, la rémunération du plan épargne logement est fixée une fois pour toutes lors de la souscription du contrat. De là, à en croire les estimations de la Banque de France, les plans épargne logement ouverts avant 2011 représentaient l’an passé plus de 107 milliards d’euros – avec une rémunération moyenne de 4,5 %, c’est 3,04 % pour l’ensemble des PEL.

Ces PEL coûtent aussi de l’argent à l’État. Car s’ils sont ouverts avant 2018, ils se trouvent exonérés d’impôts sur le revenu jusqu’à leur treizième anniversaire. Sans compter que s’ils sont dépensés en prêts, ces PEL rendent possible l’obtention d’une prime d’État jusqu’à 1 525 euros. Au total, ces vieux PEL auraient coûté 411 millions d’euros à l’État en 2022.

Vers une négociation entre les banques et leurs clients ?

« Un engagement est un engagement et il doit être respecté », dixit François Carlier, délégué général de l’association de consommateurs CLCV. Difficile d’abaisser, pour les banques, les rémunérations de certains livrets, en l’occurrence celles des PEL. C’est aussi une question d’image, de crédibilité et de confiance entre les banques et leurs clients. Alors la Cour des Comptes imagine d’autres solutions. Parmi elles : une négociation entre les banques et leurs clients pour clôturer les PEL ! Le tout, moyennant une indemnité… Les épargnants, les principaux concernés, seront-ils d’accord ?

Journaliste-Chef de service rédactionnel. Formé en Sorbonne – soit la preuve vivante qu'il ne faut pas « nécessairement » passer par une école de journalisme pour exercer le métier ! Journaliste économique (entreprises, macroéconomie, management, franchise, etc.). Friand de football et politiquement égaré.

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