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Sur le droit fil d’une année 2021 marquée par la reprise post-covid, l’inflation en zone euro a poursuivi son augmentation en décembre 2021, jusqu’à 5 % sur un an.
Le rebond des économies européennes et des demandes de consommation se sont mécaniquement accompagnés d’une augmentation des prix à la consommation. Et de façon spectaculaire. Avec une augmentation continue de l’inflation jusqu’en fin d’année, des records de la zone euro ont été atteints. Voilà 25 ans qu’une telle inflation n’avait pas été enregistrée. Une envolée des prix qui s’explique en grande partie par la hausse exceptionnelle des tarifs de l’énergie.
La Banque centrale européenne (BCE) a pour mandat et objectif annoncé de limiter l’inflation à 2 % à moyen terme. Autant dire que le contexte actuel met sous pression l’institution monétaire continentale, avec un taux d’inflation de 5 % atteint en décembre 2021. Bien au-delà donc des objectifs de Bruxelles. Ce taux d’inflation, annoncé selon une première estimation publiée ce vendredi 7 janvier par Eurostat, est le plus élevé jamais enregistré depuis les débuts des observations d’Eurostat en janvier 1997. Un record vieux de 25 ans est tombé.
En quelques mois, l’inflation sur un an en zone euro est passé de 2,2 % en juillet à 5 % en décembre. Toutefois, l’accélération de la hausse des prix semble se calmer. Et dans plusieurs pays – Belgique, Allemagne, Autriche et Finlande – l’inflation est aujourd’hui moins élevée qu’en novembre 2021. Pendant qu’en Espagne, où le chômage de masse s’installe, l’inflation continue d’augmenter, à 6,7 %. Si l’Allemagne dépasse également la moyenne européenne (5,7 %), la France reste plus stable (3,4 %). Pour 2022, tout l’enjeu est de savoir si l’inflation va se tarir et faire machine arrière. Cela passera notamment par une meilleure maîtrise des prix de l’énergie.
Flambée des prix de l’énergie
C’est certain, les marchés des énergies et des matières premières ont joué un rôle de tout premier ordre en matière d’inflation sur l’année écoulée. Le mot flambée n’est pas anodin : en un an, les prix globaux de l’énergie ont bondi de 26 %, loin devant les autres composantes. Dans le même temps, les tarifs de l’alimentation, de l’alcool et du tabac ont progressé de 3,2 %, devant les biens industriels (2,9 %) et les services (2,4 %).
L’instabilité des prix de l’énergie et les difficultés d’approvisionnement dans l’industrie couplées à la montée de la demande des consommateur·rices, ont notamment amené la BCE et plusieurs banques centrales nationales à relever leurs prévisions d’inflation en cours d’exercice.
Un retour à la normale pour 2023 ?
Pour la suite, la BCE prévoit pour l’heure une hausse des prix de 3,2 % en 2022 en zone euro, contre 1,7 % auparavant. De fait, un retour sous le seuil de 2 % d’inflation n’est pas attendu avant 2023. Un relèvement des taux directeurs en 2022, actuellement à leur plus bas historique, est ainsi jugé « très improbable » par Christine Lagarde, la présidente de la BCE. Reste que ces estimations évolueront probablement au gré de la situation sanitaire et de la nouvelle vague de la covid qui créent une incertitude supplémentaire.
De l’autre côté de l’Atlantique, les prix à la consommation ont augmenté de 6,8 % en novembre aux États-Unis, du jamais vu depuis juin 1982 !