François Braun rassure sur la pénurie de médicaments

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Depuis la crise de la covid-19, notre système de santé a subi de rudes épreuves, et les séquelles sont encore bien présentes sur le territoire.

La politique en matière de santé menée pendant la pandémie n’a désormais plus sa place dans le fonctionnement de notre système de santé. Seulement voilà, elle a dessiné les esquisses de nombreuses fractures au sein de son fonctionnement, fractures qu’il convient aujourd’hui de soigner. Le cas s’annonce complexe pour François Braun, ministre des Solidarités et de la Santé de France, qui s’est exprimé sur le sujet au micro de RMC, lundi 3 avril.

Des suites de la triple épidémie – covid-19, grippe et bronchiolite cet hiver – la France souffre d’une pénurie en termes d’approvisionnement de médicaments, certaines molécules sont inaccessibles. Une situation compliquée pour le quotidien de nombreux patients. Au total, quelque 3 000 molécules ont manqué à l’appel cet hiver, selon l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM).

Au regard des tensions sur le marché des médicaments, François Braun s’est voulu rassurant. « Il n’y a pas de médicaments en rupture absolue, mais en tension ». Cela concerne les pharmacies qui connaissent des retards de livraison dans l’hexagone, mais pas question, du moins pas encore, de parler de rupture totale de stock dans le pays. « On a un vrai problème sur l’ensemble des médicaments mais il n’y a pas de pénurie », a-t-il insisté.

Le ministre a ainsi déclaré travailler à un grand plan sur les pénuries de médicaments, défini avant mai. Cela consistera à déterminer les médicaments dont les Français ne peuvent pas se passer. « Il faut déterminer quels sont les médicaments essentiels, les médicaments critiques, ceux dont personne ne peut se passer », une intervention qui se calque sur le modèle des États-Unis, en référence à leur liste qui comporte 173 références. « Nous sommes en train de finaliser cette liste pour mai avec l’ensemble des spécialités médicales », a expliqué François Braun au micro d’Apolline de Malherbe.

Pontage des hôpitaux

Afin de pallier les dérives financières de l’intérim médical, le gouvernement a décidé de contraindre les hôpitaux à appliquer la loi « Rist ». C’est donc à compter du lundi 3 avril que les établissements qui acceptent de verser des rémunérations supérieures au plafond légal, ne toucheront plus de remboursement de la part de l’État. La rémunération maximale pour une garde de 24 heures se voit ainsi plafonnée à 1 390 euros.

Les « médecins mercenaires » ont alors menacé de cesser le travail, au risque de compromettre l’accès aux soins dans les zones rurales. Fait inquiétant, le Syndicat national des médecins remplaçants hospitaliers (SNMRH), a dévoilé une liste des hôpitaux publics menacés de fermetures imminentes de lits, voire de services entiers. Les 70 établissements de santé concernés quadrillent la France rurale et les villes moyennes.

Des points de suture fragiles

La Haute Autorité de santé a rendu un avis qui recommande de « lever l’obligation de vaccination » des soignants contre la covid-19. Le ministre de la Santé François Braun a indiqué qu’il suivrait cet avis. Cela ouvre ainsi la voie à la réintégration des soignants non-vaccinés. « On est profondément écœurés, et c’est un sentiment collectif […] On a porté la campagne de vaccination […] Il ne faut pas que le gouvernement compte sur nous pour porter les prochaines campagnes, ils n’auront qu’à les faire avec les antivax » a déclaré Jérôme Marty, médecin généraliste, président de l’Union française pour une médecine libre.

En outre cela fait 18 mois que l’ensemble du personnel soignant a l’obligation de se faire vacciner contre la covid-19, sous peine d’une suspension. Dans son immense majorité, le personnel soignant avait plié face à cette décision pour l’intérêt général. D’après les estimations, 2 000 à 4 000 soignants auraient été suspendus pour refus de recevoir une injection.

Pour Benjamin Davido, infectiologue à l’hôpital Raymond-Poincaré de Garches « cela ne va pas ressouder les liens dans les équipes […] Ils n’ont pas manqué aux équipes. Ils ont fait le choix du retrait au plus fort de la pandémie, et clairement, si demain ils reviennent, cela n’est pas sûr que ça soit vu d’un bon œil ». En attendant, la France a bel et besoin d’une convalescence paisible…

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