Guerre en Ukraine : les marchés financiers vacillent

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Pendant que la Russie envahit militairement son voisin et menace la paix en Europe, les places boursières internationales se retrouvent déstabilisées.

Du militaire à la finance, en passant par le politique, il n’y a qu’un pas. Depuis l’offensive russe en Ukraine, qui émeut le monde entier, les marchés internationaux se montrent volatils et impactés, à l’affut de l’évolution de ces premiers jours de guerre. Entre hausse des prix de l’énergie, sanctions internationales et menaces directes sur la croissance, les investisseurs sont inquiets.

Le 24 février, sur ordre de Vladimir Poutine, la Russie lançait une opération militaire d’invasion de l’Ukraine. Depuis, les Bourses internationales décrochent, et les économies européennes s’inquiètent. L’indice CAC 40 de la Bourse de Paris a ainsi perdu 7 %, avant de se reprendre et de terminer la semaine, ce dimanche 27 février, à -8 % de son niveau le plus haut. Et donc ouvrir la nouvelle semaine en nette baisse ce lundi 28 février. À la mi-journée, le CAC 40 avait déjà perdu 2,83 %. Même son de cloche à Francfort, où le Dax – le principal indice boursier allemand – perdait 2,4 % en fin de matinée. Outre-atlantique, l’indice états-unien S&P 500 a, lui, baissé de 6 % en quelques jours. Seul l’indice russe s’est réellement effondré de près de 40 %. Autrement dit, les réactions des marchés ont été dans un premier temps très vives, dans le négatif, avant de se stabiliser. Si la guerre en Ukraine constitue une véritable secousse pour les places boursières, l’impact reste encore inférieur aux anticipations les plus pessimistes. Et les marchés restent plus touchés par les anticipations de hausse des taux et par l’inflation.

Sanctions internationales

Une source de crainte grandissante toutefois : les conséquences des sanctions internationales contre la Russie et les réponses de cette dernière, à commencer par les fameux « robinets de gaz » en Europe. Si la communauté internationale affiche un certain consensus de rigueur pour apporter une réponse et des sanctions face à l’opération russe, l’imprévisibilité de sieur Poutine ajoute de l’incertitude à l’incertitude. Une potentielle coupure de l’approvisionnement en énergie naturelle (gaz et pétrole) d’une partie de l’Europe pourrait bousculer les marchés et provoquer une récession semblable aux crises pétrolières. D’autant plus que les sanctions internationales se précisent et sont déjà là. À commencer par le gel des avoirs des oligarques russes sur le Vieux Continent, dont Vladimir Poutine et son ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov. L’Union européenne a également annoncé la fermeture de son espace aérien aux compagnies russes et les Vingt-Sept vont réduire l’accès de la Russie à des « technologies cruciales », notamment informatiques et électroniques.

Le secteur bancaire en première ligne

Autre grande sanction : l’exclusion de la Russie d’une série de grands rassemblements sportifs internationaux (Grand prix de Formule 1 de Sotchi, finale de ligue des champions à Saint-Pétersbourg…). Surtout, l’UE a décidé une série de mesures historiques : la mise sur liste noire des grandes banques russes. L’objectif : limiter drastiquement l’accès des autorités, banques et grandes entreprises russes aux marchés financiers. Ainsi, l’UE, en coordination avec le G7, a lancé le gel des avoirs de la banque centrale russe hors de Russie, en plus de l’exclusion des banques russes du système international de messagerie interbancaire Swift. Une pression financière qui a déjà fait plonger le rouble de près de 27 % ce lundi 28 février, par rapport au dollar, jusqu’à atteindre un plus bas historique de 119,5 roubles pour un dollar. Partout en Europe, les sociétés russes cotées dégringolent, à l’image du géant des énergies Gazprom, qui s’effondre de plus de 40 %. La Bourse de Moscou, dont l’ouverture avait été dans un premier temps retardée à 15 h est finalement restée fermée toute la journée.

Déjà, cette pression européenne provoque un retour de bâton. Les prix du pétrole montent : le baril de Brent est en hausse de 4 % et repasse au-dessus de 100 dollars, pendant que la gaz bondit de 17 % à la Bourse de Rotterdam. En France, les banques sont très touchées : la Société Générale baisse de 10 %, BNP Paribas de 8,8 % et le Crédit Agricole de 6 %. Difficile de dire à quel point les sanctions et les réactions russes impacteront les marchés dans les jours et semaines à venir, mais une chose est sûre : le choc de la guerre en Ukraine est bien là. Et comme souvent en temps de guerre, le secteur de la défense et de l’armement en profite : le français Thalès, poids lourd du secteur, est en hausse de 12 %.
ABA

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