FTX

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Alors que le montant des créances vient d’être divulgué, les révélations sur la gestion catastrophique de la plate-forme de cryptomonnaie s’enchaînent.

FTX doit plus de 3 milliards de dollars à ses 50 plus grands créanciers. Le document juridique a été transmis à l’AFP dans la nuit de dimanche 20 à lundi 21 novembre. Il rappelle que le montant des dettes varie entre 21 millions et 226 millions de dollars par prêteur. L’entreprise a déposé le bilan depuis le 11 novembre et le fondateur Sam Bankman-Fried a démissionné de son poste de directeur.

Tout va très vite dans le monde des cryptos. FTX, perçue par beaucoup comme la deuxième plus grande plate-forme d’échanges de cryptomonnaies, a fait faillite en seulement quelques jours.

Tout part d’une première alerte lancée par CoinDesk. Le site Web, expert de l’univers crypto, affirme que les actifs détenus par FTX ne reposent que sur les jetons non fongibles « FTT », créés par l’entreprise elle-même. Pour faire simple, si le cours de cet NFT venait à s’écrouler la firme se retrouverait littéralement avec aucun actif tangible.

Un mouvement de panique

Il n’en a pas fallu plus pour enrayer la machine. Pour tenter de rassurer ses investisseurs, FTX s’est débarrassé d’une partie de ses propres NFT. Mais via des échanges aux sommes colossales, la plate-forme a fini par faire baisser le cours de son jeton. Les investisseurs et détenteurs de jetons estampillés FTT ont tous souhaité revendre pour récupérer leur mise. Le pire scénario possible…

En quelques jours, FTX se retrouve insolvable. Incapable de reverser l’argent aux clients qui voulaient récupérer leurs investissements. Incapable de calmer cette descente aux enfers foudroyante.

Depuis onze jours, les révélations s’accumulent et accablent la direction de FTX, jugée négligente et malhonnête. L’entreprise spéculait avec l’argent de ses clients sur ses propres actifs virtuels pour en faire monter le cours. Voilà, entre autres raisons, pourquoi l’entreprise n’a pas su rembourser ses investisseurs à temps et calmer la panique grandissante.

John Ray III dresse un rapport assassin

À la direction de l’entreprise, Sam Bankman-Fried laisse sa place à John Ray III. Ce spécialiste des remises sur pied d’entreprises n’en est pas à son premier défi. Pourtant habitué à ce type de tâche, l’homme d’affaires a déclaré que la gestion de FTX s’apparentait à une « débâcle sans précédent […] Jamais dans ma carrière je n’avais vu un tel échec complet », s’étonne le spécialiste.

Dans son rapport, c’est d’abord une comptabilité très chaotique, pour un groupe de cette envergure, qui surprend John Ray III. Personne ne tenait le registre des échanges et les sorties d’argent de la firme étaient validées par des émojis personnalisés.

Il pointe également une très lourde opacité. La majorité des échanges entre les dirigeants de la plate-forme s’opérait sur Signal, une application qui supprime les conversations très régulièrement. L’expert en restructuration suspecte l’ancien patron d’être corrompu en plus de son inexpérience criante.

Enfin, le système de sécurité, pourtant indispensable pour une plate-forme aux activités si sensibles, était miné de « failles béantes ». L’entreprise utilisait notamment un compte mail groupé non sécurisé pour accéder aux données sensibles de FTX.

Un dernier espoir

John Ray III a sauvé bon nombre d’entreprises durant ses 40 années d’expérience. En 2000 par exemple, il a évité la dérive d’Enron, un géant américain de l’énergie. Son expertise, couplée à un regain de rigueur chez les collaborateurs de FTX, pourrait remettre l’entreprise sur les rails du succès.

L’enjeu est grand. Si l’un des grands noms de la crypto venait à fermer définitivement, le marché pourrait sérieusement en pâtir. Certains économistes comparent déjà la faillite de FTX à celle de la banque Lehman Brothers en 2008. Il s’agit maintenant de ne pas laisser la peur envahir les investisseurs friands d’actifs virtuels. Car celle-ci fait obstacle à toute rationalité. Or les marchés aiment guère les élans de panique…

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