les Allemands résistent

Temps de lecture estimé : 2 minutes

En 2022, les Allemands peinaient à atteindre 76 milliards d’euros d’excédent pour leur balance commerciale. Une baisse considérable, par rapport aux 178,4 milliards enregistrés en 2021.

On les croyait en dessous de tout. Minés par une année 2022 difficile. Mais les Allemands ont plus de ressources que ça. Et leur machine exportatrice est moins grippée qu’on ne le pensait.  

Une balance commerciale au plus bas depuis 2000, une menace de récession qui plane au-dessus du pays et une énergie toujours plus chère. La guerre a révélé de grandes faiblesses dans le modèle allemand, notamment sur leur dépendance aux hydrocarbures russes.

L’économie générale du pays, déjà heurtée par les deux ans de pandémie, promettait d’être au plus bas en 2023. Pourtant les pronostiques changent un à un… Mais comment les Allemands font-ils pour se dégager un horizon – un peu – moins morose ?

La balance commerciale qui s’affaiblit, un indice en trompe-l’œil ?

Fin 2022, la balance commerciale allemande enregistrait 76 milliards d’euros d’excédent. Pour nous, Français habitués à une balance ultra-déficitaire, ce résultat paraît exceptionnel. Mais pour le champion d’Europe de l’exportation, c’est une baisse de 56 % observée par rapport à 2021. Alors, a priori, on court à la catastrophe…

Pourtant, dans le détail, on se rend compte que l’industrie allemande a plutôt bien fonctionné. Les quatre moteurs qui font tourner les exportations (l’automobile, le secteur de machines-outils, le traitement de données et la chimie) s’en sont bien sortis. C’est en fait, la flambée du prix du gaz et de l’électricité qui gonfle le montant des importations et rend la balance commerciale germanique moins impressionnante.

L’automobile était pourtant dans la tourmente. La fermeture du marché chinois – politique zéro covid oblige – a séché une partie des ventes à l’international. Mais le secteur a su réagir. Si la Chine ne veut pas faire d’importations, alors les constructeurs augmenteront leurs parts de marchés avec l’Europe et les États-Unis. Leurs deux plus gros clients.

Il a fallu aussi passer au-dessus des pénuries de matières premières, déjà préoccupantes en temps de pandémie et accentuées par la guerre. Les coûts ont explosé, mais les industries allemandes ont serré la ceinture, ne répercutant qu’une partie mineure de ces hausses sur le client final. Un choix qui a permis de soutenir l’activité.

Une croissance molle… mais pas récessive

Tout n’est pas rose pour autant. En ce qui concerne la croissance du pays, l’Allemagne finit difficilement 2022 à +1,9 %. Et les prévisions pour l’année 2023 tablaient sur une contraction de l’activité, jusqu’à 0,4 %. La faute à des prix trop hauts et une indépendance énergétique qui peine à se mettre en place.

Mais cette fois-ci, le messie ne vient pas de l’industrie. C’est bien le recul inattendu de l’inflation qui permet aux Allemands d’entrevoir un rayon de soleil. 6 % au lieu des 7 indiqués par les économistes du pays. Une aubaine pour un gouvernement qui s’est appuyé toute l’année sur la forte consommation des ménages pour ne pas couler.

En 2022, les Allemands ont beaucoup puisé dans leur épargne – dont le taux a chuté à seulement 11,2 %. Mais une autre année à un tel rythme aurait été difficile à assumer pour la population. Et ce, malgré les mesures de protections de pouvoir d’achat mises en place par l’exécutif.

Alors cette éclaircie économique arrive à point nommé. Elle permet au gouvernement d’Olaf Scholz de se tourner vers l’avenir. Il devra trouver un système pérenne qui assure la souveraineté énergétique de son pays.

Et surtout, les industries germaniques devront trouver leurs places sur un marché américain aux tendances plus que jamais protectionnistes…

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

J’accepte les conditions et la politique de confidentialité

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.