Le taux d'emploi des seniors inquiète

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63 % des salariés craignent de ne jamais retrouver d’emploi après 45 ans.

La réforme des retraites approche et les salariés seniors s’inquiètent. Les entreprises sont-elles prêtes à embaucher des travailleurs plus âgés ? Rien n’est moins sûr selon une enquête menée par OpinionWay pour le moteur de recherche d’offres d’emploi Indeed. Malgré les initiatives et bonnes volontés, le taux d’emploi des seniors en France accuse un sérieux retard comparé aux autres pays développés.

Soixante-cinq ans, voilà l’âge auquel nos gouvernants espèrent nous voir quitter le monde du travail pour une retraite bien méritée. Encore faut-il pouvoir se maintenir en emploi jusque-là. Selon les dernières données de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), en France plus de 56 % des personnes âgées de 55 à 64 ans sont encore en fonction. Un résultat qui place l’hexagone parmi les plus mauvais élèves de l’OCDE. En comparaison, le Japon présente un taux d’emploi des séniors de 78,3 %, nos voisins allemands 73,7 %, les seniors britanniques affichent, eux, 64,4 % de taux d’emploi.

La France est en retard et le regard des entreprises sur les travailleurs plus âgés doit évoluer pour prévenir la catastrophe à venir. Selon l’étude Les salariés seniors en entreprise menée par OpinionWay pour Indeed et réalisée auprès de 406 dirigeants d’entreprise et 1 003 salariés, un salarié peut être qualifié de senior dès lors qu’il atteint l’âge de 54 ans. Passé 59 ans, et toujours selon les interrogés, le salarié est jugé trop âgé pour que « son embauche soit pertinente » pour une entreprise ou une équipe. Seuls 60 % des dirigeants envisagent de recruter des travailleurs de plus de 45 ans.

Les entreprises s’engagent

Parmi les avantages à l’embauche des seniors, communément partagés par les dirigeants d’entreprise et les salariés interrogés, en première place : « la transmission » et « le partage de connaissances » ainsi que la connaissance du métier et de son environnement. La performance des seniors est en revanche sévèrement critiquée. Les « problèmes de santé » et la fatigue inquiètent 46 % des dirigeants et 48 % des salariés. Autre frein à l’embauche, l’approche des seniors aux outils numériques, pour 32 % des patrons. Et puisque l’expérience coûte cher, nos entreprises se passeront plus facilement des plus âgés en raison de leurs prétentions salariales selon 34 % des dirigeants d’entreprise.

Parmi les salariés interrogés, 63 % craignent « ne jamais retrouver de travail » s’ils se retrouvaient au chômage après 45 ans. « À l’heure où nos dirigeants parlent de repousser l’âge de la retraite à 65 ans et où les seniors sont amenés à être de plus en plus nombreux dans les entreprises, parler du vieillissement devient un sujet majeur qui ne concerne pas seulement les services de ressources humaines mais bien l’ensemble de la société française », écrivait le Club Landoy en mars. À cette période, à l’initiative de ce think tank et du Groupe L’Oréal, c’est au ministère de l’Économie, des Finances et de la Relance que 32 entreprises se sont engagées pour favoriser l’emploi des seniors. Parmi elles, le groupe Bayard, EDF, Pernod Ricard ou encore Sodexo. Une belle initiative qui ne permettra pas à la France de rattraper son retard. La réforme des retraites devrait être débattue avant la fin de l’année. Sans mesure d’accompagnement à l’emploi, les plus de soixante ans, déjà sur le carreau, pourraient basculer dans la précarité.

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