TotalEnergies et Shell accusées de commercialiser du gaz russe !

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Le 24 février 2022, la Russie envahit l’Ukraine pour la « dénazifier » selon les termes de Vladimir Poutine. Sans attendre, l’Union européenne annonce vouloir assurer son indépendance vis-à-vis du pétrole, du charbon et du gaz russes, et annonce son soutien éminent à Kiev.

Seulement voilà, dimanche dernier, l’ONG Global Witness a accusé les entreprises française TotalEnergies et britannique Shell de commercialiser du gaz russe, et a affirmé que Shell avait ainsi gagné des « centaines de millions » de dollars depuis l’invasion de l’Ukraine.

En mai 2022, la Commission européenne a présenté un plan, baptisé « REPowerEU », pour en finir dès que possible avec la dépendance envers les combustibles fossiles russes. Un plan  qui repose sur trois piliers : diversifier l’approvisionnement en gaz, accélérer massivement le déploiement des énergies renouvelables et faire d’importantes économies d’énergie. L’interruption de l’approvisionnement en gaz à destination de certains États membres (Bulgarie, Pologne et Finlande) confirme également la nécessité de se passer du gaz russe.

La mise en œuvre intégrale des propositions de la Commission devait ainsi réduire notre consommation annuelle de combustibles fossiles de 30 %, soit 116 milliards de mètres cubes, d’ici à 2030. Grâce aux mesures prévues dans le plan « REPowerEU », nous pourrions progressivement réduire d’au moins 155 milliards de mètres cubes notre utilisation de combustibles fossiles, soit le volume importé de Russie en 2021.

Un contrôle antidopage positif

L’ONG Global Witness a accusé TotalEnergies et Shell de commercialiser du gaz russe. « Les exportations de GNL (gaz naturel liquéfié, ndlr) de la Russie contribuent à financer la guerre de ce pays en Ukraine et en 2022, leur valeur est estimée à 21 milliards de dollars », déplore Global Witness dans son rapport.

En mai dernier, le géant britannique « a acheté et vendu près de 170 000 mètres cubes de gaz russe transporté par le pétrolier Nikolay Zubov », précise l’ONG. À noter, d’après Global Witness, trois entreprises ont commercialisé plus de GNL russe que Shell. Deux d’entre elles s’avèrent être russes. Néanmoins, la troisième est la française… TotalEnergies !

En toute légalité

« Malgré les crimes de guerre que ce commerce contribue à financer, il est légal », confirme Global Witness. En effet, il n’est pas interdit aux entreprises de commercialiser le gaz russe et, contrairement aux États-Unis, ni l’UE ni le Royaume-Uni n’ont interdit les importations de gaz russe. L’ONG alerte néanmoins sur le fait que « le Royaume-Uni et les États membres de l’UE doivent agir ».

Interrogés par l’AFP, Shell et TotalEnergies ont affirmé être liés par des contrats en cours, bien qu’elles se soient retirées des partenariats russes après l’invasion de l’Ukraine l’année dernière. Shell « a encore des engagements contractuels à long terme », a déclaré le porte-parole de l’entreprise.

Un mal nécessaire ?

« Il existe un dilemme entre faire pression sur le gouvernement russe pour ses atrocités en Ukraine et assurer un approvisionnement énergétique stable et sûr. C’est aux gouvernements qu’il revient de décider des compromis incroyablement difficiles qui doivent être faits ».

De son côté, TotalEnergies dit avoir « engagé la suspension progressive des actifs russes tout en veillant à poursuivre l’approvisionnement en GNL de l’Europe ».

TotalEnergies « rappelle ainsi son devoir de contribuer à la sécurité de l’approvisionnement énergétique gazier de l’Europe […] dans le cadre de contrats à long terme qu’elle se doit d’honorer tant que les gouvernements européens ne prennent pas de sanctions contre le gaz russe ». Et l’entreprise française précise également avoir « déjà cédé ses activités en Russie qui ne contribuaient pas à l’approvisionnement énergétique du continent ».

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