En 2022, la dette publique pourrait atteindre 114 % du PIB en France.

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En 2022, la dette publique pourrait atteindre 114 % du PIB en France.

Bien que nécessaire en temps de crise, le fameux « quoi qu’il en coûte » cher à Emmanuel Macron n’a pas arrangé la situation des finances publiques de la France. Il a fallu mettre sous morphine un tas d’entreprises pour faire face à la baisse – voire l’arrêt total – de l’activité pour certains secteurs. Mais l’endettement du pays n’a pas attendu la crise covid, c’est une tendance de fond pour la Cour des comptes, qui publie son rapport annuel mercredi 16 février.

Quasiment 114 % du produit intérieur brut. Voilà le niveau que devrait atteindre la dette publique française en 2022. À l’approche du premier tour de l’élection présidentielle, les candidat·es seront bien évidemment questionné·es sur leur projet de redressement de la France. La Cour des comptes, elle, tire la sonnette d’alarme. D’abord pour la France, mais aussi pour la cohésion de la zone euro… tant les finances publiques ne sont pas gérées de la même manière entre les pays européens !

La France, un champion de la dépense dans la zone euro

Champion ou mauvais élève. Tout dépend de la vision que vous avez à l’égard de l’endettement – qui effectivement sert à investir en faveur de la construction d’infrastructures, de routes, d’hôpitaux, d’écoles etc – mais peut-on dépenser sans compter ? Pour la Cour des comptes, la France fait partie des mauvais élèves de la zone euro en termes de finances publiques, aux côtés de la Belgique, l’Italie et l’Espagne. La crise covid a bon dos mais elle n’explique pas tout.

« Pour la France, cette situation est l’aboutissement d’un mouvement de divergence commencé il y a quinze ans et qui l’a vue notamment s’écarter de l’Allemagne », rappelle la Cour des comptes dirigée par Pierre Moscovici, ministre de l’Économie sous François Hollande. Avant d’ajouter : « Alors que le niveau de dette des deux pays était similaire en 2006, avant le déclenchement de la crise financière, la dette française était en 2020 près de 45 points au-dessus du niveau de celle de l’Allemagne (respectivement 115 % et 69 % du PIB). » Bref, « quand je me regarde je me désole, quand je me compare je me console », raté monsieur Talleyrand – homme politique et diplomate français. Mieux vaut ne pas se comparer à l’Allemagne, aux Pays-Bas ou à l’Autriche, qui affichent des niveaux de dette « plus modérés » et des niveaux « de déficits structurels beaucoup plus faibles », selon les mots prononcés par les Sages.

Plus d’économies par an 

Après le constat, les recommandations. Pour rappel, l’exécutif  a présenté une trajectoire de redressement des comptes pour ramener le déficit sous la barre des 3 % en 2027. Une ambition qui engagerait un léger reflux de la dette à ce même horizon. Mais insuffisant pour la Cour des comptes. Puisque la trajectoire, encore une fois, s’inscrit en « décalage avec les principaux partenaires européens ». La dette publique le problème ? Ou l’Europe ?

La Cour des comptes prévient : l’assainissement des comptes passera obligatoirement par « une maîtrise de la dépense plus importante que par le passé » ! Et notamment par 9 milliards d’euros supplémentaires d’économies par an par rapport à la période d’avant crise (2010-2019). GW

Journaliste-Chef de service rédactionnel. Formé en Sorbonne – soit la preuve vivante qu'il ne faut pas « nécessairement » passer par une école de journalisme pour exercer le métier ! Journaliste économique (entreprises, macroéconomie, management, franchise, etc.). Friand de football et politiquement égaré.

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