Déficit de la Sécurité sociale, le rebond

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Pour l’année 2021, le déficit de la Sécurité sociale est ramené à 24,6 milliards d’euros.

La crise sanitaire a mené à une année 2020 record, en termes de dépenses de santé et de déficit de la Sécurité sociale. En 2021, si le gouffre financier demeure conséquent, le déficit s’est résorbé d’un tiers. Une performance pour la Sécurité sociale, qui revient de loin. Et un bilan plus positif que ce que prévoyaient les prévisions de la Cour des comptes. La raison : grâce au rebond de la croissance, les recettes augmentent.

« Un solde largement moins dégradé que prévu », a analysé Olivier Dussopt, ministre des Comptes publics, lors de la présentation du bilan 2021 de la Sécurité sociale devant la commission des affaires sociales du Sénat. Et pour cause : après le triste record atteint en 2021 par le régime général et le fonds de solidarité vieillesse (38,7 milliards d’euros de déficit), les comptes de la « Sécu » sont remontés à un déficit de 24,6 milliards d’euros. Soit un tiers de moins en l’espace d’un an. Certes, les progrès sont notables, mais la perte reste abyssale en comparaison avec les comptes presque à l’équilibre de 2018 (700 millions de déficit) et de 2019 (1,5 milliard de déficit). Aussi, et surtout, le bilan 2021 est bien meilleur qu’anticipé par la Cour des comptes, qui avait envisagé une perte de 34,8 milliards d’euros, et la loi de financement de la Sécurité sociale (LFSS) de 2021, qui tablait sur un déficit de 33,5 milliards d’euros. Après avoir joué son rôle d’ « amortisseur » de la crise, comme le souligne Olivier Dussopt, la Sécurité sociale entame la remontée de la pente. Un rebond qui ne doit pas son intensité à la baisse des dépenses, bien au contraire.

Hausse des recettes

De 2020 à 2021, les dépenses du régime général ont augmenté de 5,6 %, et les dépenses d’assurance maladie ont dépassé de 700 millions d’euros l’objectif, pour s’établir à 239,5 milliards d’euros. Autant dire qu’il ne faut pas chercher les raisons du rebond vers une irréaliste chute des dépenses. La raison du rebond : la remontée en flèche des recettes, en hausse de 9,7 % en 2021 notamment grâce à une croissance du PIB de 7 % Dans le même temps, la masse salariale du secteur privé a également augmenté de 8,9 %, mieux que les 7,2 % prévus. Et un progrès synonyme de quelque 3,8 milliards de recettes supplémentaires pour les organismes de Sécurité sociale. Grâce au retour de la croissance, les recettes fiscales ont ainsi progressé de 1,5 milliard. Cette nette amélioration du solde en 2021 « pourrait avoir un effet positif pour 2022 », souligne le ministre des Comptes publics. Et cet effet positif s’observe déjà : la Sécu a récupéré 1,8 milliard d’euros au titre des reports de paiement accordés en 2020 aux entreprises.

Car une bonne nouvelle n’arrive jamais seule, cette dynamique de rebond devrait se poursuivre, et le déficit pour l’année 2022, fixé à 21,6 milliards d’euros par la dernière LFSS, devrait être revu à la baisse prochainement. Et la réforme des retraites voulue par Emmanuel Macron, qui propose de repousser l’âge légal de départ à la retraite à 65 ans en cas de second mandat, tombe à point nommé pour rééquilibrer les comptes.

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