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Plus de 200 dirigeants internationaux se sont réunis ce lundi à Versailles pour le sixième sommet « Choose France ». Objectif, attirer un maximum d’investissements étrangers sur le territoire.
Alors que le chef de l’État vient d’inaugurer la semaine dernière une usine taïwanaise de batteries à Dunkerque, le gouvernement dévoilera aujourd’hui son projet de loi industrie verte. La réindustrialisation de l’hexagone, chose promise chose due.
Emmanuel Macron a annoncé 13 milliards d’euros d’investissements étrangers en France. Avec plus de 50 % des projets en phase avec l’objectif de « réindustrialisation verte ». Cela se traduira par la création de 8 000 emplois directs, lesquels contribueront au « verdissement » de l’économie. Ainsi, 206 grands patrons étaient présents à Versailles pour cette 6e édition du salon « Choose France ». Des chefs d’entreprises européens (à 50 %), nord-américains (à 20 %), et asiatiques (à 15 %).
5,2 milliards d’euros, voilà le montant qu’investira Prologium pour l’entrée en production de sa gigafactory de batteries de nouvelle génération à Dunkerque. Le chinois XTC va, lui, construire avec le français Orano une usine de composants et de recyclage de batteries pour 1,5 milliard d’euros, également dans le Nord. Enfin, à Sarreguemines, une usine de production de panneaux photovoltaïques de Holosolis est en projet pour 710 millions d’euros.
L’opérateur de bornes de recharge portugais Power Dot va renforcer sa présence en France via un investissement de 140 millions d’euros d’ici à 2025.
Déjà bien implanté dans notre pays, Nokia va y consolider sa présence, avec la création de 500 emplois en R & D sur les cinq à huit prochaines années sur ses sites de Paris-Saclay et Lannion. L’entreprise finlandaise des télécoms ambitionne de développer la 5G avancée et la 6G.
Un investissement de 130 millions d’euros est attendu par le groupe américain Mars. Notamment pour augmenter ses capacités de production, mais aussi dans des visées environnementales.
La santé de la France
Après avoir annoncé investir 500 millions d’euros l’an dernier, le géant américain de la pharmacie Pfizer prévoit d’investir 500 millions d’euros supplémentaires au cours des quatre prochaines années. Le Britannique GSK n’est pas en reste, avec près de 400 millions d’euros d’investissements industriels et R & D. Le groupe italien de gaz industriels et médicaux Sapio a lui prévu d’investir 200 millions d’euros, avec la création de 100 emplois dans le secteur de la santé et des biotechnologies.
Un kit d’investissement pour Ikea
Le groupe suédois ambitionne de conquérir encore davantage de clients, auxquels il entend proposer des produits toujours plus « verts », avec des prix en baisse après le pic d’inflation. À la veille de « Choose France », Ikea a dévoilé 906 millions d’euros d’investissements supplémentaires d’ici à 2026 en France, le troisième marché du groupe.
« Ikea se porte vraiment bien aujourd’hui […] les chaînes d’approvisionnement se normalisent, en dépit d’un contexte incroyablement compliqué et inflationniste », précise Jesper Brodin, patron de la holding Ingka, qui regroupe la plupart des magasins Ikea dans le monde et représente plus de 90 % de son chiffre d’affaires total.
Ikea mise aussi sur les engagements de développement durable de ses investissements. Participation à un projet de parc solaire en France, livraison par la Seine à Paris, électrification des véhicules… Le groupe va également soutenir la start-up néerlandaise RetourMatras dans son projet pour accroître les capacités de recyclage de matelas en France de 500 000 unités.
L’oiseau bleu, blanc, rouge
Elon Musk, patron de Tesla et de Twitter, a rencontré Emmanuel Macron lundi 15 mai, avant le sommet à Versailles. Pour parvenir à « une industrie décarbonée, respectueuse de l’environnement, numérisée et transformée » à l’horizon 2030, Emmanuel Macron table sur le développement des batteries et voitures électriques.
« Il y a des négociations qui sont en cours, il n’est pas là uniquement pour profiter de Versailles. Il a des activités dans des domaines que chacun connaît. C’est l’industrie automobile, c’est d’autres industries. Je pense que c’est aussi un signal très fort », a déclaré Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, hier sur RMC.
Par ailleurs, le DSA, texte européen qui vise à forcer les réseaux sociaux à davantage de transparence sur leurs outils de modération, a été adopté quelques semaines plus tôt. Or, après avoir racheté Twitter, Elon Musk a licencié une grande partie des équipes de modération de la plate-forme. En outre, il préfère développer les revenus de l’entreprise par l’intermédiaire des abonnements et l’offre payante Twitter Blue. De nouvelles mesures françaises sur le contrôle du numérique pourraient également entraîner le blocage de Twitter.