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L’ancien PDG de Renault-Nissan est ciblé par la justice française pour abus de biens sociaux et blanchiment.

Carlos Ghosn n’est pas au bout de ses peines. Le Franco-Libano-Brésilien, qui vit à Beyrouth depuis sa fuite spectaculaire du Japon en 2019, est visé par un mandat d’arrêt international délivré par le parquet de Nanterre. Les enquêteurs s’intéressent à des échanges financiers d’une valeur de 15 millions d’euros pointés comme suspects entre l’homme d’affaires et le distributeur de Renault à Oman, Suhail Bahwan Automobiles (SBA). Le célèbre fugitif avait été arrêté à Tokyo en 2018, pour malversations financières. Il s’était alors lancé dans une évasion rocambolesque, persuadé d’être victime d’un « complot ».

Cette fois, la justice française semble déterminée à faire tomber l’homme d’affaires déchu. Le juge d’instruction en charge de l’enquête a délivré cinq mandats au total. Ils visent, outre Carlos Ghosn, « les propriétaires actuels ou ex-dirigeants de la société omanaise SBA », a affirmé le parquet. Me Jean Tamalet, avocat de la défense, juge ce mandat « très surprenant […] Le juge d’instruction et le procureur de Nanterre savent parfaitement que Carlos Ghosn, qui a toujours coopéré avec la justice, fait l’objet d’une interdiction de quitter le territoire libanais », a-t-il ajouté. Carlos Ghosn, déjà visé par un mandat d’Interpol, est en effet contraint de rester au Liban.

Dans cette affaire, les enquêteurs se fondent sur un audit interne que le groupe Renault a transmis à la justice en 2019. Ils soupçonnent l’ancien PDG d’avoir détourné, par l’intermédiaire d’une société écran, des fonds entre le constructeur Renault-Nissan et le fournisseur SBA. Une partie de cet argent aurait servi à l’achat d’un yacht. Carlos Ghosn s’est empressé de clamer son innocence : « Ils n’ont pas trouvé un seul flux financier provenant de Renault ou de Nissan qui m’incrimine », a-t-il récemment déclaré au Parisien.

Les magistrat·es de Nanterre se sont déplacé·es à Beyrouth

Dans le cadre de l’enquête, les magistrat·es de Nanterre ont effectué à deux reprises le voyage jusqu’à Beyrouth. Lors de leur première visite, en juin, le businessman avait été entendu pendant cinq jours. Carlos Ghosn était alors visé par une commission rogatoire internationale. Fin février, les magistrat·es se sont une seconde fois envolé·es pour Beyrouth. Cette fois, le voyage ouvrait la voie à un changement éventuel de statut du fugitif. La justice française était en effet en droit de réclamer au procureur libanais la « notification de charge ». Soit l’équivalent d’une mise en examen en France.

Nissan réclame des dommages et intérêts à Greg Kelly

Il y a un mois, Nissan a réclamé, selon plusieurs médias japonais, 1,4 milliard de yens (10,7 millions d’euros) de dommages-intérêts à Greg Kelly, un ancien collaborateur américain. Ce dernier a été condamné par le tribunal de Tokyo à six mois de prison avec sursis. Il est accusé d’avoir aidé l’ancien président de Renault-Nissan à dissimuler 9,1 milliards de yens (70 millions d’euros) aux autorités boursières japonaises entre 2010 et 2018.

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