Alain Di Crescenzo : « Une entreprise ce sont des racines et des ailes »

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« Notre mission est de faire grandir nos entreprises et de contribuer à une économie française plus compétitive et plus durable »

Le 25 janvier dernier, Alain Di Crescenzo était élu président de CCI France pour un mandat de cinq ans. L’ex-président de la CCI Toulouse Haute-Garonne et de la CCI Occitanie succède à Pierre Goguet à la tête de l’institution. Pour ÉcoRéseau Business, cet entrepreneur engagé dresse la liste de ses priorités et de ses ambitions pour soutenir la création et le développement de nos entreprises.

Alain Di Crescenzo, président de CCI France © Photo David Bécus

Quels sont les grands défis de votre mandat à la tête de CCI France ?
L’ambition c’est de construire un réseau des CCI encore plus fort, efficace et collectif. Pour répondre avec nos partenaires (Team France Export, chambres des métiers, syndicats patronaux…) aux défis des entreprises et des territoires. Notre mission est de faire grandir nos entreprises et contribuer à une économie française plus compétitive et plus durable.  Cela se concrétise par ce que j’appelle les cinq « plus ». Premier plus : plus de création de valeur pour nos clients (entreprises, porteur·ses de projet, apprenant·es en formation et territoires). Avec un Client au centre de nos préoccupations pour challenger notre catalogue de prestations et les évaluer. Deuxième plus : plus de performance et d’efficacité grâce à la proximité, l’optimisation et la mutualisation de nos actions, sans oublier la gestion des talents. Troisième plus : plus d’anticipation des besoins de nos clients, de nos partenaires et de notre tutelle (l’État). Quatrième plus : plus de collaboration au sein de notre réseau de 121 CCI. Cinquième et dernier plus : plus de communication, on est bon dans le faire mais moins dans le faire savoir.

Sur quoi vous appuyez vous pour mettre en musique ces ambitions ?
Une CCI c’est une entreprise de service, et nous avons 16 000 collaborateur·rices. C’est la plus grande force d’accompagnement et de service public à l’entreprise dans notre pays. Nous avons également 4 400 élu·es, des acteur·rices de terrain avec toute leur expérience d’entrepreneur·se. Aussi, les CCI ont plus de 200 ans donc je m’appuie sur les prestations que nous réalisons depuis des années et que nous améliorons en fonction de l’évolution des besoins des entreprises. Pour donner un ordre d’idée, en 2021, c’est 450 000 entreprises accompagnées, 500 000 personnes formées avec 95 000 apprenti·es et nous avons assisté 35 000 entreprises sur des opérations à l’étranger. Chaque année, nous réalisons dans les 2 millions de formalités auprès des entreprises. Pour tout cela, nous nous appuyons sur les 121 CCI mais aussi sur 126 chambres françaises à l’étranger présentes dans 96 pays. Nous allons également mettre en place des parcours de formation pour accompagner nos collaborateur·rices dans l’évolution de leurs métiers pour accompagner nos clients dans la diversification, la montée en gamme, la digitalisation et les différentes transitions.

Comment la mutation du travail impacte-t-elle les entreprises ?
Outre la création et le développement des entreprises, notre mission se concentre aussi sur la transmission d’entreprise. Créer c’est important, mais il faut surtout faire vivre nos entreprises et donc les transmettre. Environ 20 % de nos entreprises sont dirigées par des personnes de plus de 55 ans, la transmission c’est donc fondamental pour l’économie et l’emploi. Il y a ensuite l’accompagnement des grandes transitions : digitale, environnementale et sociale. Nous n’intervenons pas dans le champ du social, qui est le domaine des syndicats et branches professionnelles, nous sommes dans l’accompagnement RH de ces mutations. En définitive, la covid a accéléré des transformations déjà à l’œuvre. Aujourd’hui, les grands bouleversements du point de vue ressources humaines et gestion c’est avant tout ce qui amène à repenser le management. On recrute moins bien si on ne donne pas de sens à l’activité de nos collaborateur·rices et si on ne partage pas mieux les valeurs de l’entreprise. Le management et la gestion doivent donc muter. Cela exige une démarche de transformation agile.

S’agissant de la création d’entreprises, quel est votre regard sur le phénomène start-up ?
Nous avons effectivement une vague de créations d’entreprises très importante. Il faut bien sûr encourager la création de start-up et plus généralement la création d’entreprise. Les start-up ont ceci de particulier qu’on y associe souvent l’idée d’innovation, et sans innovation on n’est pas compétitif. Les grands groupes travaillent aussi beaucoup avec les start-up, qui représentent un réservoir d’innovation, de croissance et d’agilité. Et il faut savoir que l’industrie drive 80 % de l’innovation. Nous avons la chance d’avoir une industrie numérique forte qui refait la part belle à l’innovation. Et les licornes en sont l’aboutissement, il y en avait 5 françaises en 2018 contre 22 aujourd’hui qui ont levé 10 milliards d’euros en 2021. Il faut continuer à assister ces jeunes pousses, notamment en mettant à leur disposition un accompagnement spécifique plus digital via notre plateforme de e-services CCI Store, plus international et plus orienté innovation. La France est aujourd’hui une « start-up nation » et il faut soutenir la dynamique. Une entreprise ce sont des racines et des ailes. Des racines parce qu’elle est ancrée dans son territoire et des ailes pour aller à la conquête des marchés mondiaux.

Propos recueillis par Adam Belghiti Alaoui

 

 

 

 

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