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La tempête covid est passée, Bercy change de cap, direction ? La réduction des dépenses publiques et un rééquilibrage des comptes.

« Impossible n’est pas français », disait Bonaparte. Après avoir annoncé une « revue des dépenses publiques », le gouvernement s’est réuni hier, afin de présenter les coupes budgétaires envisagées à l’occasion des Assises des finances publiques.

Lundi 19 juin ont eu lieu les Assises des finances publiques à Bercy aux côtés de la Première ministre, Élisabeth Borne, et du ministre délégué aux Comptes publics, Gabriel Attal. Au centre du débat, la nouvelle feuille de route centrée sur l’accélération du désendettement de la France. « Le quoi qu’il en coûte, c’est fini », défend le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire. Une opération de haut vol puisqu’après des dizaines de milliards d’euros déversés pour protéger ménages et entreprises au cours de la longue parenthèse Sars-CoV-2, face à l’inflation sur fond de remontée des taux d’intérêt, la marge de manœuvre financière de l’État s’est considérablement amoindrie.

De plus, l’agence américaine de notation Fitch, a sonné la première alerte fin avril en dégradant la note de la dette de la France, de AA à AA-. Quelques semaines plus tard, sa concurrente S&P Global a accordé un sursis à l’hexagone en confirmant la note « AA » mais en maintenant la perspective négative. Une façon de dire que le pays n’est pas à l’abri d’un abaissement.

L’exécutif s’est alors lancé dans un « brainstorming », afin de réduire les dépenses publiques. Emmanuel Macron préfère cette méthode, plutôt qu’une hausse des impôts, qui, socialement, passerait mal après le douloureux épisode des retraites. Six mois après le début des travaux, le gouvernement a détaillé ce lundi les coupes envisagées.

Des objectifs chiffrés

Lors de la conférence de presse d’ouverture hier matin, Bercy donne le la. « Nous avons identifié au moins 10 milliards d’euros d’économies », estime Bruno Le Maire. Après la réunion, on nous annonce que ces économies se feront dans le domaine de la santé, en luttant contre l’explosion des arrêts maladie et « les dérives » des dépenses en médicaments, dans celui du logement, avec la suppression du dispositif Pinel et la refonte du prêt à taux zéro, ce qui représente à terme deux milliards d’euros, ainsi qu’en réduisant le soutien à l’emploi. On ne fait pas d’omelette sans casser des œufs…

Néanmoins, le ministre de l’Économie rassure, « il est temps de revenir à la normale. Mais cela ne veut pas dire l’austérité ». Objectifs : réduire la dépense publique à 53,5 % du PIB en 2027, contre 57,5 % en 2022, revenir sous les 3 % de déficit d’ici à la fin du quinquennat et faire reculer la dette à 108,3 % (111,6 % aujourd’hui) à la même échéance.

Mission impossible ?

Chiffré à 2 milliards d’euros par an, un coup de rabot sera porté au soutien public pour le secteur immobilier, jugé inefficace et trop coûteux. En effet, le secteur fait grise mine ces derniers temps. L’exécutif compte également geler 1 % supplémentaire des crédits du budget 2023 et demander aux ministères de dégager 5 % en 2024, notamment pour financer la transition énergétique. L’un des projets phares du chef de l’État. Il souhaite également supprimer des avantages fiscaux sur les énergies fossiles.

Vouloir réduire les dépenses pour rester dans les clous sans augmenter les impôts et se risquer à une nouvelle crise sociale, le gouvernement marche bel et bien sur un fil. Surtout, il sait qu’il n’a plus le droit à l’erreur.

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