Temps de lecture estimé : 2 minutes
Le minimum retraite sous le seuil de pauvreté.
Réforme des retraites ou pas réforme des retraites ? Toujours est-il qu’en l’état actuel du droit, les retraité·es semblent peu satisfait·es de leur condition. C’est en tout cas ce que révèle un sondage OpinionWay pour la mutuelle d’épargne, de retraite et prévoyance Carac. À contre-courant de la majorité présidentielle, les interrogé·es estiment même que l’âge idéal de départ à la retraite se situe, non pas à 65 ans, ni même à 62… mais à 61 ans !
Les 245 député·es Ensemble! n’offrent qu’une majorité relative au président Emmanuel Macron. Une situation qui pourrait mettre en péril certaines réformes, dont l’une des plus controversées, celle des retraites. Attention à ne pas l’enterrer trop vite toutefois, puisque la réserve des Républicains, favorables à une telle mesure, permettrait à nos gouvernant·es de hausser l’âge de départ à la retraite à 65 ans.
L’ombre de cette proposition polémique continue donc de planer sur la vie des Français·es. Celles et ceux qui ont déjà passé le cap de la retraite l’assurent : 61 ans reste le bon âge pour prendre sa retraite selon une enquête réalisée par OpinionWay pour Carac menée entre les 23 et 31 mars auprès de 1 006 personnes entre 55 et 75 ans et retraité·es. Sentiment partagé par les opposant·es à la réforme de la majorité présidentielle. « Ce que nous disent les élections, c’est que le pays ne va pas bien. Remettre de la conflictualité sociale très élevée, parce que cette réforme de retraite à 65 ans serait totalement injuste, ce serait pure folie », déclarait Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, lundi 20 juin au micro de Franceinfo.
Préparer sa retraite dès 40 ans
Qu’il soit fixé à 60 ans, comme l’espère Jean-Luc Mélenchon, ou à 65 selon les désirs de notre gouvernement, l’âge de départ à la retraite n’est pas la seule problématique des principaux·les concerné·es. 58 % des retraité·es interrogé·es s’estiment insatisfait·es du montant de leur retraite légale. Parmi eux·elles, l’étude relève que 60 % des répondant·es ont dû pallier ce manque de ressources par une solution complémentaire, comme l’épargne, l’assurance-vie, le plan d’épargne retraite (PER)… Peu étonnant car le minimum retraite pour une carrière complète aujourd’hui se situe sous le seuil de pauvreté – lequel s’établit à 1 102 euros par mois pour une personne seule. « Le minimum vieillesse a été revalorisé sous ce [premier quinquennat Macron] de 100 euros par mois pour être porté à 917 euros par mois », déclarait Jean Castex, alors Premier ministre, en février 2022. Il promettait un plancher à 1 000 euros par mois. Le 9 mars 2022, Gabriel Attal, alors porte-parole du gouvernement, évoquait une « réforme de responsabilité et de justice » et ajoutait 100 euros par mois à la promesse pour les personnes « qui ont une carrière complète ». Deux euros sous le seuil de pauvreté donc…
??️ "La réforme des #retraites ? Il n'en a pas parlé hier. Il en a parlé au moment du débat présidentiel ? Non. Il en a parlé pendant les #Législatives ? Non" : @datirachida à @EliMartichoux. pic.twitter.com/2HwCm77OLC
— LCI (@LCI) June 23, 2022
La perspective d’une retraite au soleil – d’une retraite tout court pour certain·es – s’amenuise de jour en jour. Et la perception qu’ont les retraité·es de leur quotidien n’a pas de quoi faire rêver les travailleur·ses. Pour 55 % des interrogé·es, la retraite est synonyme de perte de pouvoir d’achat, d’autant plus en cette période inflationniste. Et les retraité·es de formuler quelques conseils à l’attention des futures générations. Dans un premier temps, anticiper et se préparer dès l’âge de 40 ans, voire avant pour 36 % des répondant·es. S’informer auprès des banques, assurances ou mutuelles. Enfin, mettre en place des solutions financières comme un PER selon 38 % d’entre eux ou encore un livret d’épargne, et même, investir dans l’immobilier.