2021, l’année record de l’apprentissage

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Le millésime 2021 de l’apprentissage est exceptionnel et atteint un niveau jamais enregistré en France.

Sacrée réussite pour l’apprentissage en 2021. Avec quelque 698 000 jeunes embauchés dans le privé et 20 000 dans le public, l’apprentissage a pulvérisé ses records historiques. Et des progrès ont été enregistrés pour tous les niveaux de diplômes et de formations. Dans le même temps, le secteur de l’apprentissage appelle de ses vœux de nouveaux investissements pour l’orientation.

L’année 2021 s’annonçait comme un très bel exercice pour l’apprentissage. Les chiffres confirment la prévision avec un bond de 37 % du nombre de contrats d’apprentissages signés en 2021, par rapport à 2020, du jamais-vu. Au total, privé et public confondus, on dénombre sur l’année quelque 718 000 contrats, d’après les statistiques diffusés par le ministère du Travail. Si la progression est légèrement moins marquée que celle mesurée entre 2019 et 2020 (+ 42 %), la performance est plus que remarquable, et abouti à des sommets jamais atteints. En 2019, le nombre de contrats d’apprentissage n’était « que » de 354 000. Un total qui a donc presque doublé en deux ans malgré la crise sanitaire, preuve de la réussite des investissements pour l’apprentissage. Et une hausse qui est encore portée par l’enseignement supérieur, qui représente 62 % des contrats d’apprentissage. Une « dynamique exceptionnelle, s’est félicitée la ministre du Travail Élisabeth Borne, on a une vraie révolution culturelle avec un développement de l’apprentissage à tous les niveaux de diplômes ».

Mieux, selon des chiffres de 2020, six jeunes sur dix trouvent un emploi six mois après la fin de leur période d’apprentissage. « Une fois privilégiée pour se former en étant rémunéré avec à la clé, très souvent, un job », résume Élisabeth Borne.

La réussite de la réforme Pénicaud
Grâce à cette dynamique historique, la France rattrape peu à peu son retard avec les champions continentaux de l’apprentissage (Allemagne, Suisse, Suède, Danemark…). Un essor XXL qui doit beaucoup à la réforme Pénicaud de 2018, qui a libéralisé la création des Centres de formation d’apprentis (CFA) et l’apprentissage en général, en termes de conditions d’entrée et d’offre de formation. Aussi, la progression aura été entretenue et boostée par les aides exceptionnelles décidées et motivées par la crise, puis prolongées jusqu’au 30 juin 2022. Dans le détail, les primes à l’embauche des jeunes, consenties dans le cadre du plan de relance, ont apporté aux entreprises 5 000 euros pour un·e mineur·e et 8 000 au-delà de 18 ans. Dans la foulée, la reprise économique de 2021, plus forte qu’attendue, a assurée la pérennité de la dynamique.

L’appel du monde de l’apprentissage
Dans ce contexte de réussite globale du secteur, la Fédération nationale des directeurs de CFA (Fnadir) pousse pour la création d’un secrétariat d’État à l’Orientation. Motif : un manque cruel d’informations sur les métiers fournies aux élèves. Une revendication phare que la Fédération nationale des directeurs de CFA compte soumettre aux candidat·es à l’élection présidentielle. Et pour cause, le cap symbolique du million de jeunes choisissant la voie de l’apprentissage pourrait être franchi lors du prochain quinquennat. « Nous voulons que l’apprentissage fasse l’objet d’un vrai pavé dans les programmes, pas d’un saupoudrage de mesures », affirme le président de la Fnadir, Pascal Picault. En cause notamment, le flou des méthodes de gouvernance du secteur de l’apprentissage.

Car la loi Pénicaud de 2018 a maintenu l’État dans son rôle de définition de la politique nationale en matière d’orientation, tout en faisant des régions les « chefs de file » pour l’organisation des actions d’information sur les métiers et formations. Dans ce cadre, les missions des délégations régionales de l’Onisep (Office national d’information sur les enseignements et les professions) ont été transférées aux régions. En théorie. Problème, les responsabilités restent peu claires, et nuiraient à la qualité de l’orientation, qui reste très critiquée. En somme, l’apprentissage progresse à vitesse grand V, mais l’orientation doit encore suivre.

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