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En ce début de semaine, et après un week-end rythmé par les offensives du Hamas et d’Israël, les cours du pétrole augmentent de plus de 4 %.
Le samedi 7 octobre aux alentours de 6 h 30, le Hamas, mouvement politique et armé palestinien a ouvert le feu sur l’État d’Israël avec le lancement de plusieurs milliers de roquettes. Début d’une escalade de violence : après les roquettes du Hamas et l’infiltration de combattants venus semer le chaos, place aux frappes israéliennes sur la Bande de Gaza en guise de représailles…
Les hostilités ont débuté le 7 octobre au petit matin avec le « Déluge d’Al-Aqsa », cette opération baptisée par le Hamas se résume par le lancement de « 5 000 roquettes » d’après Mohammed Deïf, leader de la branche militaire du Hamas, ainsi que l’infiltration de soldats en Israël. En réponse, Israël a à son tour élaboré l’opération « Sabres de fer » visant à frapper par les airs la Bande de Gaza. En ce début de semaine, plus de 120 000 personnes fuient Gaza et ses alentours. Face à la peur et la destruction de leurs logements, ces familles se déplacent massivement. Pour l’heure, on déplore plus de 1 100 morts et plus de 4 000 blessés.
Une hausse loin d’être anodine
Les chiffres du lundi 9 octobre en sont témoins, les cours du pétrole ont monté en flèche. D’une part, le prix du baril de Brent de la mer du Nord a pris 4,7 % supplémentaires et s’élève désormais à 86,65 dollars. D’autre part, le prix du baril de West Texas Intermediate (WTI) a augmenté de 4,5 % pour plafonner à 88,39 dollars. Pas de hasard, les chiffres se sont bien envolés en raison du conflit entre le Hamas et Israël.
Au-delà de sa portée à l’échelle des deux États, ce conflit a un rayonnement mondial puisqu’il divise au Proche et Moyen-Orient, berceau d’une majorité de la production pétrolière. Certes, Israël n’est pas producteur du pétrole, mais d’après Brian Martin et Daniel Hynes, analystes chez ANZ : « Ce qui est déterminant pour les marchés est de savoir si le conflit reste contenu ou s’étend à d’autres régions, en particulier à l’Arabie Saoudite ».
Le rôle clé de l’Arabie Saoudite
Le Moyen-Orient lutte contre les discordes. Alors même que les condamnations s’abattent sur le Hamas, l’Iran, à travers la voix de son ministre des Affaires étrangères, a soutenu l’organisation et ses attaques, qualifiées d’acte d’auto-défense. Suite à ces propos, l’Iran, pourtant proche de l’Arabie Saoudite depuis le printemps dernier, est pointé du doigt.
Cette crise engendre également des craintes au sujet des conséquences qu’elle pourrait avoir sur l’inflation. Au-delà du conflit, la hausse des coûts de l’énergie est aussi une des raisons de la flambée des prix actuelle. Face à cela, la stratégie adoptée consiste à baisser la production de pétrole dans le but de soutenir les cours. C’est tout du moins ce que l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et de leurs alliés (Opep+) a recommandé la semaine passée.
Tous les yeux se portent alors sur l’Arabie Saoudite. La raison principale : une normalisation des relations avec Israël gèlerait celles établies avec l’Iran. Or, si l’Iran prend part au conflit, jusqu’à 3 % de la production mondiale de pétrole pourrait être impactée, d’après Saul Kavonic, analyste spécialisé dans l’énergie pour Reuters. Géopolitique, finance et économie, destins liés.