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Sur les six derniers mois, le prix d’une action Nvidia est passé de 142 dollars à 424. La tech surperforme, et c’est bien la seule.
Le mois de juin enfin fini, il est temps de regarder dans le rétroviseur. En Bourse sur le premier semestre de 2023, les principaux indices financiers ont atteint des niveaux stratosphériques. Le tout s’explique par une prédominance de la tech, qui porte à bout de bras l’ensemble du système.
Pourtant, rien n’était gagné en janvier dernier, quand l’ensemble des indicateurs prédisaient une année morose en Bourse. Mais la résilience des marchés, couplée à une certaine dose d’euphorie inexpliquée a permis d’éviter le drame. Plus que ça même, le Nasdaq 100 a clôturé son impressionnante ascension à 38 % de hausse sur six mois. De son côté, le S&P 500 verrouillait les 4 450 points. Un objectif que les investisseurs les plus optimistes avaient prévu pour la fin d’année. L’indice a donc une demi-année d’avance.
La tech comme seule locomotive
Instinctivement, on pourrait alors se dire que la meilleure option aurait été de parier sur la plupart des entreprises qui composent ces indices ! Et bien en réalité, non. Prenons l’exemple d’un portefeuille équipondéré sur l’ensemble des valeurs du Nasdaq 100 ou du S&P 500. Si un investisseur avait misé 1 000 euros sur chacune des actions de ces indices, il serait aujourd’hui dans le rouge, à près de 7 % de perte. Voilà le signe d’un déséquilibre monumental entre les actions qui surperforment et celles qui n’ont pas su décoller.
Le Nasdaq 100 doit notamment ses belles performances à Apple et Microsoft (qui investit dans Open AI). À elles deux, elles représentent 33 % de la capitalisation de l’indice. Une première dans l’histoire. Un tel duo de locomotives n’avait jamais autant tiré vers le haut un indice de 100 valeurs.
Même constat pour le S&P 500, tracté par les « sept magnifiques » : Apple, Microsoft, Tesla, Alphabet, Amazon, Meta et Nvidia. Avec trois autres entreprises, elles se partagent à dix la totalité de la hausse de l’indice. Les 490 autres valeurs du S&P creusent dans le rouge sur les six derniers mois. Si l’on voulait prouver l’hégémonie des entreprises tech sur les marchés financiers, nous n’aurions pas pu nous y prendre autrement !
Bull market ou bear market ?
La balance semble donc dangereusement pencher en faveur des valeurs tech, et plus précisément celles qui exploitent l’IA. Les grandes entreprises qui ont pris ce nouveau virage à temps, cannibalisent les indices en question et transforment la catastrophe en triomphe.
Parce que l’envers du décor, lui est bien moins glorieux. Quand Apple prend +53,94 % sur six mois, Comerica Inc. (une société de services financiers) dévisse de 35,78 % sur la même période. Quand Nvidia explose à +197,32 %, The Charles Schwab Corporation (une maison de courtage) corrige à -33,61 %. Et cette ambivalence entre des actions qui pulvérisent tous les records et celles qui dégringolent pourraient bien pousser les investisseurs à retirer leurs bénéfices. Pourquoi ne pas privilégier le marché d’obligations jusqu’à la fin d’année ? Ou mieux encore, aller siroter quelques cocktails avec ces bénéfices inespérés ?
D’ailleurs, les marchés financiers se désertifient. C’est le cas déjà depuis quelques mois. Plusieurs fois, les volumes d’affaires sont restés collés à des planchers historiques et donnent la preuve que les places ne tournent pas si rond que l’on pourrait le penser. Alors, il n’y a presque plus de doute, nous sommes bien en bear market. L’ours a simplement revêtu son costume de taureau, et pour l’instant la supercherie fonctionne !