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Binance, la plus grande plate-forme d’échange de crypto au monde, négocie pour garder quelques cryptomonnaies anonymes sur le marché français mais aussi en Espagne, Pologne et Italie.
Dash, zcash, Decred… Tant de monnaies virtuelles qui ont failli voir leur destin s’arrêter tout net aux frontières françaises. Elles seront finalement sauvées grâce au bras de fer qui oppose la plate-forme Binance au gouvernement.
Le parquet parisien connaît bien Binance. Très récemment, l’exchange chinois était appelé à la barre pour une affaire de « blanchiment aggravé » et des soupçons de promotion illégales alors qu’ils n’avaient pas encore le statut PSAN (prestataire de services sur actifs numériques).
Des restrictions sur les cryptomonnaies anonymes
« Pour être conformes en France, les plates-formes d’échange doivent respecter toutes les normes contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Elles doivent aussi connaître l’utilisateur à qui elles vendent de la crypto et vérifier l’origine de ses fonds », soulignait Owen Simonin sur BFM Business, il y a quelques jours.
Mais alors qu’entend-on par « cryptomonnaie anonyme » ? Pour schématiser, il s’agit de monnaies virtuelles intraçables. Les transactions y sont cryptées, indéchiffrables. Personne ne sait qui peut en acquérir et en vendre. Elles s’opposent au bitcoin ou à l’ethereum, qui tiennent, de leur côté, un registre transparent de toutes les transactions réalisées sur la blockchain.
En France, ces cryptomonnaies anonymes (ou privacy coins) sont perçues d’un mauvais œil. Alors Binance – pour ne pas ajouter plus de tensions – comptait retirer toutes celles que visaient l’Autorité des marchés financiers (AMF). Cela concerne douze d’entre elles. Une hécatombe.
Avec ce sacrifice, Binance souhaitait prouver sa bonne volonté. Mais la mesure n’aura pas suffi et l’UE vise maintenant l’interdiction pure et dure de ces privacy coins par certains acteurs. La fin de la vie privée ?
Un regain de conviction ?
Puis finalement, Binance rétropédale. Des douze cryptomonnaies anonymes ciblées, l’exchange en a remis sept sur le marché. Parmi elles : Decred, dash, zcash, PIVX, navcoin, secret et verge. En revanche beam, monero, mobilecoin, firo et horizen restent concernées par la réglementation en vigueur.
Ce revirement fait suite à un « examen attentif des commentaires de la communauté », révèle la plate-forme. Binance a su trouver le juste milieu entre les revendications de ses utilisateurs et les réglementations européennes. En somme, les cryptos qui disposent d’une option « anonymisable » mais qui n’en usent pas constamment, ont pu être réintégrées.
Secret Network, le concepteur de la crypto « secret », a chaleureusement salué l’initiative de Binance. Il avance la notion de « protection de la vie privée » pour contrer les arguments étatiques. De leur côté, les investisseurs se félicitent du maintien de ces tokens, avec lesquels ils pourront continuer à spéculer.