Cas d’école d’un domaine où l’innovation suscite méfiance et résistance, la cuisine. Mais les perspectives d’une surpopulation mondiale et les modes de vie toujours plus pressés y obligent petit à petit. Comme souvent le signal part des Etats-Unis. Beyond Meat, en concevant des blancs de poulet à partir de plantes, est devenu aussi célèbre que Hampton Creek Foods, producteur de gâteaux sans œuf tirés d’un substitut végétal de pois et de sorgho, dont Bill Gates est actionnaire. Mais au-delà des beignets de criquets et salades d’algues wakamé, dulse et ulve mis à l’honneur sur les cartes de restaurants futuristes, c’est bien la perspective de pilules qui fait débat. Quand New Frontier Foods met au point ses chips aux algues, cela s’inscrit dans le registre du folklore, de la petite mode. Mais quand la même société met sur le marché une boisson permettant à elle seule de satisfaire tous les besoins nutritionnels journaliers, il s’agit d’une autre histoire. Est-ce la fin du plaisir des papilles et de la convivialité d’une bonne table ? Toute rupture de ce genre génère un bad buzz dans ce secteur, et pourtant les surprises commencent à survenir. Une demande existe et certains s’y essaient, en toute discrétion. « S’il y avait un moyen pour que je puisse éviter de manger afin de travailler davantage, je ne mangerais pas. Si seulement il existait une manière d’ingérer des nutriments sans avoir à s’asseoir autour d’une table… », a un jour affirmé Elon Musk. La start-up FoodTech semble vouloir lui répondre. Elle propose une simple poudre à verser dans une bouteille. Autrefois uniquement consommée par les sportifs, les astronautes, les militaires ou en cas de catastrophes humanitaires, cette mixture peut désormais convaincre les travailleurs pressés. Impossible de traiter le sujet sans parler de Soylent et sa poudre à l’aspect grumeleux créée en 2013 par l’Américain Rob Reinhart, jeune informaticien qui ne voulait plus perdre de temps à cuisiner. La marque a fait des adeptes, même si son invention est considérée comme un complément alimentaire, et non comme un produit fini, donc non soumis aux normes d’hygiène habituelles. Une aberration en France, le pays de la bonne chère et de la table conviviale ? Pas tant que cela… Ancien juriste parisien, Anthony Bourbon a créé Feed qui propose une poudre non pas en complément, mais en substitut de repas, pour s’alimenter sainement, rapidement, pour 2,50€… La bouteille apporte les équivalents nutritionnels d’un repas d’environ 650 calories : glucides, protéines, fibres, minéraux, vitamines… Et permet de contrôler très strictement ce que l’on mange, ce qui correspond aux envies d’aujourd’hui. Sans gluten, sans OGM, lactose ou noix, la start-up joue la transparence, avec des ingrédients naturels : un repas vegan millimétré pour Elon Musk et beaucoup d’autres, à en juger par le succès de la start-up. Chaque mois, elle double son CA et se retrouve chez Franprix. Qu’on la redoute ou qu’on la salue, c’est une révolution en perspective. La spiruline, algue cultivée sur les côtes bretonnes qu’on a tant assimilée à la nourriture du futur, en prend un coup de vieux…
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Spiruline sur les côtes bretonnes n’est pas très juste , la majorité des producteurs étant situés dans le sud est!!!!
Soit on la met en comprimés soit on la mange nature , les consommateurs sont décideurs : ils peuvent choisir aussi de mettre carottes et poireaux en comprimés c’est effectivement plus une tendance business que quelque chose de réfléchi
je suis producteur de spiruline en Bretagne et maintiens également que la spiruline n’est pas bretonne du tout. Elle n’est pas, non plus, une algue marine comme le suggèrent de nombreux articles sur le sujet …
Merci pour votre commentaire. Effectivement, la spiruline se définit comme une cyanobactérie mais dans le langage vernaculaire, elle est communément appelée micro-algue.