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La consommation américaine est au plus bas. Sale nouvelle lorsque l’on sait que 70 % de la croissance du pays repose sur ce levier…
Les ventes de détails aux États-Unis progressent de seulement 0,5 % sur un an. C’est leur plus faible taux de progression au 21ème siècle. Pire encore, si l’on retranche l’inflation, il apparaît que la consommation locale recule en réalité de 4,2 %… Alors, que se passe-t-il au pays de l’Oncle Sam ?
La distribution de chèques fédéraux n’aura finalement pas suffi à relancer la demande américaine vers une bonne dynamique. Pendant la pandémie – quand le gouvernement s’était muté en distributeur d’argent magique – tout le système avait assez bien tenu. Et finalement, au sortir de la crise sanitaire, l’humanité se félicitait d’avoir su préserver son modèle économique presque intact. Mais, après deux ans d’orgie consommatrice maintenue artificiellement, la réalité économique vient maintenant jouer les rabat-joie.
Des emprunteurs qui font défaut
Au Congrès des États-Unis, la bataille fait rage pour relever le plafond de la dette du pays. La plus grande puissance économique mondiale pourrait bien se retrouver en défaut de paiement d’ici un peu plus d’une semaine. Alors – peut-être par mimétisme – les consommateurs américains, eux aussi, ne remboursent plus leurs crédits.
Que ce soient sur les cartes bancaires ou sur les prêts, leurs taux de défaut atteint des sommets. En trois mois, 2,4 % des prêts automobiles n’ont pas été payés et environ 1 % des prêts étudiants. Le taux d’incidents de remboursement – qui équivaut à un retard de paiement de 89 jours maximum – grimpe jusqu’à 2,8 % pour les prêts hypothécaires.
Le manque de liquidités se fait donc ressentir du ménage le plus lambda jusqu’aux plus hautes instances américaines. Et au milieu de tout ça, à la croisée des chemins, un secteur bancaire et boursier qui tente de survivre…
Un système qui vivote
Les premières à souffrir du recul de la consommation, ce sont les entreprises. Home Depot, distributeur numéro 1 d’équipements domestiques a récemment publié un bilan peu encourageant. En abandonnant 4 % de chiffre d’affaires par rapport à l’année dernière, le groupe se calque sur la tendance de consommation – pour rappel en recul de 4,2 % sur un an. Une statistique qui laisse présager que les résultats d’autres entreprises à la destination du grand public seraient du même acabit.
Quant au dollar, il n’est pas non plus au beau fixe. Avec l’avènement des cryptomonnaies d’états (le yuan numérique et le token de la Banque nationale suisse), certains pays pourraient s’affranchir du billet vert. Surtout quand celui-ci aura fini d’enterrer son statut d’étalon-or avec l’imminence d’un accord sur le relèvement du plafond de la dette.
Beaucoup de nouvelles moroses outre-Atlantique… Le seul secteur qui surperforme demeure encore et toujours celui du luxe. Une nouvelle preuve que peu importe à quel point l’on peut redistribuer l’argent, il finit toujours par retomber dans les mêmes poches !